Compte rendu

Trail de la Vallée de Joux 2020

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Plus l’année avançait, plus je me demandais si j’allais pouvoir accrocher un dossard en 2020… Il aura fallu attendre le mois d’octobre pour que cela puisse être le cas. Cet automne, j’étais inscrit à deux compétitions de course à pied autour de chez moi: le marathon de Lausanne et le trail de la Vallée de Joux. Ce dernier avait lieu ce week-end, et au prix de quelques ajustements, il a bel et bien pu voir lieu. Voici donc le premier compte-rendu de course 2020, celui de mon premier trail.

L’idée de participer à un trail faisait partie de mes nombreuses aspirations depuis plusieurs années, au même titre que de me frotter au Grand Raid VTT… Petit à petit, je teste ces différents efforts. Mais lorsque mon premier trail doit avoir lieu deux semaines seulement avant un marathon, je calme mes ardeurs, et m’aligne sur une distance raisonnable. C’est donc sur 22km que je vais tenter l’expérience.

Je connais particulièrement bien le terrain de jeu: la Vallée de Joux fait partie de mes spots d’entrainements réguliers, aussi bien pour le VTT que le SUP, la course sur route autour du lac ou des sorties plus accidentées dans les hauteurs. C’est donc un début « sous contrôle ».

Le matin de la course, rendez-vous est fixé avec mes deux compagnons du jour sur le parking en bas de chez moi peu après 8h. On co-voiture pour nous rendre au centre sportif du Sentier. 50min de route et un contrôle de police plus tard (on a peut-être des têtes de malfrats dans nos tenues de coureurs à pied…), nous arrivons sur les lieux.

Le centre sportif est en fait le lieu d’arrivée du trail. Mais le départ est situé à quelques kilomètres de là, au bord du lac à l’Abbaye. C’est un bus navette qui nous emmène là-bas. C’est masqués et emmitouflés dans nos tenues d’hiver que nous attendons le bus, la température ce matin n’est pas très élevée… Mais heureusement, la neige annoncée au début de la semaine a finalement laissé place à une météo plus clémente. Des éclaircies se montrent même ici et là, laissant par moment poindre un rayon de soleil sur le lac.

Arrivés sur les lieux du départ, nous échangeons notre déclaration de bonne santé sur l’honneur contre notre dossard. Ouaip, on est en 2020… Ensuite, on affine nos tenues, on se débarrasse des vêtements en trop en les plaçant dans le sac que nous retrouverons à l’arrivée.

L’organisation a prévu 3 blocs de départ pour la distance de 22km. Après les départs de 10h15 puis de 10h30 ans lequel s’est élancé Christian, nous terminons avec Jérôme notre échauffement pour remettre nos masques afin de nous placer dans le sas de départ de 10h45.

A une dizaine de secondes du coup de feu, les masques sont glissés dans la poche. Puis, c’est le départ. La section de plat qui longe quelques mètres le bord du lac puis qui traverse le village ne dure pas. Très vite, on s’engage dans la forêt et on attaque avec une montée qui pousse quasiment tout le monde à marcher.

Grosso modo, le parcours est l’enchainement d’une longue montée qui grimpe du bord du lac de Joux (1004m d’altitude) jusqu’au sommet du Mont Tendre, le plus haut sommet du Jura suisse (1679m), puis une redescente jusqu’au Sentier. Bien entendu, la montée est ponctuée de petite descentes et de sections à plat.

Dans les premières centaines de mètres de la montée, je vois Jérôme prendre quelques mètres d’avance. Je vais le laisser partir. Je sens assez rapidement que mes jambes ne sont pas à 100% après ma sortie longue d’il y a trois jours. Inutile d’aller se cramer dans les premiers kilomètres. Dans les sections les plus pentues, je marche. Dès que la pente devient moins forte, je me remet à courir.

Je constate assez vite l’effet de groupe des alternances marche/course. Il suffit que quelques-uns/unes se mette à courir pour qu’une grande partie suive. Pareil quand il s’agit de se remettre à marcher.

Au niveau matériel, je suis aussi en pleine expérimentation. Cette course est pour moi la seconde occasion de tester les Nike Pegasus Trail 2. La première ayant eu lieu sur mes parcours d’entrainement sous la pluie environ une semaine plus tôt. Mais dans un terrain plus accidenté, je me rend compte que malheureusement, elles ne sont pas forcément super adaptées. Mes pieds ne sont pas assez bien tenus et je manque de stabilité. Me faut-il une taille en-dessous ou tout simplement tenter de trouver une autre paire? Cet été, lors de mes quelques sorties de type trail, j’avais bien aimé les Salomon S-Lab Sense, au-delà du fait que je les trouve assez exigeantes dans les descentes.

Pour continuer avec l’équipement, j’en arrive très vite à me dire que je me suis trop habillé… Bien que la fraîcheur sur le lieu de départ m’ait incité à garder une veste coupe-vent, j’aurai mieux fait l’enlever juste avant de partir. Maintenant j’ai trop chaud et j’hésite à m’arrêter, retirer mon sac à dos enlever une couche. J’aurai mieux fait de prendre ces quelques secondes pour la suite, mais je ne l’ai pas fait.

Avec la météo pluvieuse des dernières semaines, le terrain est particulièrement glissant par endroits. Dans les parties pentues, je cours moins à l’aise que d’autres, en particulier lorsque je n’ai pas 100% confiance dans mes chaussures.

Le parcours oscille entre petits sentiers et chemins plus larges. Quelques sections de plat ou de faux-plat montant permettent de redonner à l’allure moyenne une certaine dignité… Après un petit single trail en dévers puis la traversée d’un vert pâturage, on rejoint le chemin qui nous mène, deux virages plus haut, sur le chalet d’alpage du Mont-Tendre. Ici, un poste de ravitaillement. Mais comme j’ai emmené de quoi me ravitailler pour un bivouac de 3 jours, je ne m’arrête pas. De là, on voit le sommet, mais il reste quelques mètres de dénivelé positif le long des murs de pierres blanches.

Depuis le sommet, on a une vue imprenable sur le bassin du Léman. Le ciel bien que chargé, laisse ici et là passer un rayon de soleil. La vue est splendide!

Le point culminant passé, il va maintenant falloir dérouler en descente. Normalement pas maladroit dans cet exercice, je dois composer avec deux paramètres: l’instabilité de mes chaussures et le fait de ne pas massacrer mes quadris car j’ai une fin de préparation marathon à mener à bien. J’essaie donc d’être souple et de passer les endroits qui descendent très fort en faisant de tout petits pas. Facile à dire…

La première partie de la descente se passe dans des pentes assez importantes et rocailleuses. Par la suite, le terrain devient un peu plus facile et la pente moins forte, quoique par endroits, on se retrouve de nouveau dans de jolis dévers. Alors qu’on aperçoit le village du Sentier, il serait malheureux de trop se réjouir. Car le parcours n’est de loin pas au bout.

Et après quelques kilomètres de descente vient le moment des successions de petites montées et de petites descentes. Rien de très compliqué mais c’est usant. Au passage d’un pâturage détrempé, l’un de mes appuis fuit complètement et c’est uniquement au prix d’un contorsionnisme invraisemblable que j’évite de me vautrer dans un lac de boue… Il faudra vraiment que je trouve d’autres chaussures!

Enfin, la dernière descente est raide mais le terrain ne pose plus de difficulté. Lorsque j’arrive au niveau de la route, je sais que désormais, c’est de la course sur route jusqu’à l’arrivée.

Un peu plus d’un kilomètre plus tard, je passe la ligne d’arrivée de ce premier trail de 22km et 840m de dénivelé positif en 2h32. En dehors d’une quelconque performance, c’est surtout le plaisir de participer enfin à une compétition qui prime alors.

Il ne me reste alors plus qu’à soigner l’ampoule qui s’est formée sous mon gros orteil droit, et à peaufiner ma préparation pour le marathon. Pour celui-là au moins, les chaussures sont déjà validées!!

Pour mes prochaines courses de trail, je vais pouvoir tirer plusieurs enseignements de cette première. Dans un premier temps, trouver des chaussures qui me conviennent mieux. Ensuite, il faudra prévoir des entrainements plus spécifiques… Et mieux planifier l’habillement. Bref, pour résumer, y’a encore du boulot!

4 commentaires

    1. Pour le marathon, ça sera les Nike ZoomX NEXT%. C’est les chaussures que j’avais initialement prévues pour l’Ironman cet été…

  1. Grégory,
    j’ai vécu aussi les mêmes problèmes pour trouver le bon rythme en trail. Cet été, j’ai aussi tenté l’expérience en voulant grimper le mont Alambre (Haute-Loire). Le circuit commençait par une pente très raide ou je remontais une piste de ski. J’ai couru beaucoup trop vite sans m’en rendre compte, au bout 500m, impossible de continuer, il fallait que je prenne ma pause. J’ai regardé la vitesse équivalente sur piste (ou la puissance, c’est pareil) de cette portion, j’étais comme en train de faire des intervalles bien que ma vitesse mesurée s’approchait des courses lentes.
    Le lendemain, j’y suis retourné, je voulais me le refaire mais d’une traite sans m’arrêter. J’ai alors bien calé mon allure équivalente sur piste à celle d’une course de 5km, j’étais un peu plus lent pendant sur cette fameuse montée mais j’ai tout de suite pu enchaîner et au final j’étais nettement plus à l’aise en était plus rapide.

    Bref, si j’ai un conseil à donner à un qui débute le trail et a un capteur Stryd, c’est de simplement caler son effort maximum sur la puissance maximale des courses sur route classique (5km, 10km, …) et de ne pas hésiter à ralentir jusqu’à marcher.

    Autre expérience, en descente, la puissance ne m’a servi à rien. Souvent, je me suis retrouvé dans la situation que le terrain était tellement accidenté que je ne pouvais pas courir à fond. Je ne voulais pas finir en barquette en trébuchant sur un caillou. Regarder sa montre n’est pas recommandé et de toute manière ce qui te limite alors n’est plus le cardio ou ce que tu donnes dans tes jambes.

    PS: pour ceux qui se demande ce qu’est l’allure équivalente sur piste, ils peuvent lire mon article http://dyrts.free.fr/fr/posts/stryd-allure-sur-piste/

  2. J’ai fait mon premier trail sur le même parcours, mais l’année dernière, avec un temps quasi identique à une minute près :-) J’avais beaucoup apprécié et comme toi visiblement j’avais même pris le temps de faire des photos. Vivant au bout du lac, je connais moins cette région que toi et je vois le trail comme une manière sportive de découvrir de nouveaux endroits. Sur route on (je ?) garde sans cesse un oeil sur la montre. En trail ça n’a pas vraiment de sens, et je crois que ça me plaît aussi pour ça !

    Et au passage j’ai le même problème de chaussures ! J’ai encore celles de l’année passée (des Brooks Cascadia 13) qui arrivent maintenant au bout et je dois les remplacer. J’ai trouvé ces premières chaussures de trail franchement bien sur le sec, mais sur terrain humide c’est une catastrophe. Dimanche passé au lieu de retourner à la Vallée de Joux j’ai participé à la Run Evasion Rhône à Genève et comme le terrain était gras, j’ai préféré mettre mes chaussures de route, c’est dire… Il va donc me falloir retrouver chaussure à mon pied !…

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