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CES 2016: Interview avec Peter Frans, co-fondateur de Tomtom

Lorsqu’on s’inscrit à CES (vous aurez tout le détail dans un prochain article), on accède ensuite à plusieurs services en ligne qui permettent de planifier un peu notre visite. Lorsqu’on choisit des marques que l’on souhaite voir, le système les notifie et certaines marques, comme Tomtom, contactent ensuite les personnes qui ont manifesté leur intérêt. C’est donc l’agence de presse qui les représente en Suisse qui m’a contacté il y a quelques semaines pour savoir si j’étais intéressé par une interview avec des personnes de la marque. J’ai accepté, sans m’imaginer que j’allais rencontrer l’un des fondateurs de la société.

Ce matin, j’ai commencé par faire le tour du stand de Tomtom pour me mettre au goût du jour. Les nouveautés annoncées lors de ce CES concernent uniquement le monde automobile. La Tomtom Spark reste donc le dernier produit « sport et fitness » de la marque.

tomtom_booth_webCet après-midi, je me suis donc rendu à l’heure convenue pour cette interview de 30 minutes. Je suis arrivé avec quelques questions préparées pour l’occasion, notamment de celles qui reviennent régulièrement sur le site à propos de divers produits. Les deux personnes présentes ont d’abord évoqué mon test de la Tomtom Spark (oui, ils sont venus le lire!), et après avoir lu le début, ils ont sauté à la conclusion, qu’ils m’ont dit avoir trouvé en adéquation avec leur public cible. Ensuite, j’ai pris ma liste de questions. Vous trouvez donc ci-dessous une retranscription de cette interview:

Bonjour, et merci d’avoir accepté de me recevoir. Lorsque j’ai connu la marque Tomtom, comme beaucoup de monde j’imagine, je la connaissait par les appareils de navigation GPS pour voiture. Plus récemment, la marque est arrivée sur le sagement de la montre de sport. Est-ce une direction stratégique pour vous ?

Oui absolument. Au début, lorsque nous concevions les appareils de navigation personnels (abrégé PND, Portable Navigation Device en anglais), on avait dans l’idée que c’était un produit temporaire, qui n’existerait pas longtemps, car la navigation électronique serait à terme intégrée dans le tableau de bord des voitures. Les ventes de ces appareils sont d’ailleurs en déclin.

Le marché du sport était donc une direction que l’on souhaitait prendre. Et il y a 4 ans, on a eu cette opportunité de s’associer avec Nike, et de créer la montre Nike Sport pour eux. C’était une montre vendue sous la marque Nike, mais avec la mention « powered by Tomtom ». Cela nous a permis d’entrer sur le terrain du sport. Cette montre s’est très bien vendue, et ensuite, on a lancé nos propres séries.

Ce marché est désormais la cible de plusieurs marques, et la concurrence est féroce. Comment Tomtom se positionne et quels sont les points forts de la marque dans ce domaine ?

Nous visons principalement la personne qui fait du sport pour se tenir en forme, les coureurs de tous les jours, mais pas forcément le sportif d’élite ou le coureur hyper exigeant. Notre force, c’est de faire un produit simple à utiliser, qui ne nécessite pas de passer 1 heure de configuration avant d’aller courir. Que la personne qui achète notre montre puisse la mettre au poignet et partir courir.

Nous sommes conscient que notre montre n’a pas l’autonomie suffisante pour répondre au besoin d’un triathlète ou d’un coureur de longue distance. Par contre, écouter de la musique sans avoir à emmener son téléphone, cela répond à un besoin de bon nombre de coureurs.

Lorsqu’on évoque Tomtom, cela me fait tout de suite penser à des interfaces utilisateur simples et une connaissance de la cartographie avancée. Dans le segment du sport, il y a un maque clair à ce niveau sur le guidon des vélos. Ce marché attend toujours un ordinateur de vélo qui fasse de la navigation simple et efficace. D’après ma vision, Tomtom est l’entreprise idéale pour développer ce type de produits, puisque vous savez faire ce genre de choses. Est-ce quelque chose qui est dans vos plans ?

Je ne peux pas vraiment répondre à votre question…

Ok, je suis censé comprendre que vous êtes conscient qu’il y a une demande à ce niveau… Et que c’est une idée pour l’avenir ?

On peut dire ça comme ça… Mais dans l’immédiat, on se concentre vraiment sur les montres de sport.

D’accord. A propos des montres, malgré le fait que la nouvelle Spark soit orientée multi-sport, on n’y trouve pas de profil pour le triathlon. Est-ce quelque chose de prévu dans le futur ?

Comme on l’a évoqué précédemment, le triathlon est un marché spécial que nous n’adressons pas en priorité. Mais c’est un sport qui bénéficie d’un engouement particulier et cette demande revient régulièrement. Nous n’excluons pas à l’avenir un profil spécifique à ce sport.

Toujours sur les montres, vous avez abandonné le capteur de fréquence cardiaque optique de Mio, qui était un capteur très performant, pour un autre fourni par LifeQ qui, bien que donnant de bons résultats en comparaison du marché, ne semble pas aussi performant. Quels sont les raisons de ce changement ?

Derrière le capteur de Mio, il y avait beaucoup de contraintes. Un partie du fonctionnement du capteur était liée au matériel, l’autre au logiciel. Certaines mises à jour étaient difficiles ou impossibles. La solution de LifeQ est entièrement basée sur du logiciel, et c’est un composant bien plus facile à intégrer pour nous. C’est un choix d’avenir qui nous permet une bien plus grande flexibilité dans le développement de nos produits, et dans la mise à jour des produits existants. Et la société qui développe cette solution est super dynamique et fait un gros travail sur ce capteur.

Dans la pratique du sport aujourd’hui, dans le monde hyper connecté, il y a deux étapes: faire son entrainement, puis l’analyser sur une plate-forme en ligne. Lors de mon test de la Spark, j’ai vraiment apprécié son utilisation pendant mon entrainement, mais j’ai trouvé l’analyse ensuite sur Tomtom MySports un peu pauvre en détails. Avez-vous des projets en ce sens ?

Oui, nous travaillons à l’amélioration continue de notre service MySports, c’est un axe de développement important pour nous.

Et sur MySports, vous concentrez les données d’entrainement de milliers d’utilisateurs. A l’ère du cloud et du « Big Data », on voit que Strava utilise les données de ses utilisateurs pour créer des Heat Maps ou d’autres services du genre. Est-ce que vous utilisez aussi ces données pour d’autres services à valeur ajoutée ?

Actuellement pas. Ces données sont là pour que les personnes consultent leurs activités en ligne. A cause du bouclement annuel avant la publication de nos résultats financiers et toutes ces choses, on ne peut pas communiquer sur nos projets futurs. Mais Tomtom a une culture du Big Data avancée, avec nos services liés à la navigation automobile, les points d’intérêts, les données cartographique. C’est quelque chose que l’on sait faire. On peut imaginer des tas de choses pour le futur…

(Sur la table figurait deux caméras embarquées Tomtom Bandit. Je me tourne vers les caméras) Par curiosité, parce que je ne teste pas vraiment les action-cam car je ne suis pas un spécialiste audio-vidéo, mais en néophyte, je peux imaginer qu’il est difficile de se faire une place sur ce marché à côté de GoPro ? Quels sont vos points forts sur ce segment ?

Justement, vous n’avez pas besoin d’être un spécialiste audio-vidéo pour utiliser notre caméra. Quand vous achetez une GoPro, vous achetez un appareil qui enregistre de la vidéo. Les gens pensent qu’il est facile de partager juste cet instant précis, ce moment « fun » dans votre journée de ski par exemple… Mais avec une GoPro, ce n’est pas évident.

Vous devriez vraiment essayer une de nos caméras car avec notre produit c’est simple, vous partagez rapidement ces petites vidéos, de 30 à 60 secondes extraordinaires. Il n’y a justement pas besoin de maitriser un logiciel de montage vidéo pour partager vos exploits!

Merci beaucoup pour l’invitation et pour vos réponses !

Arrivé à la fin de cette demi-heure d’interview, je leur ai assuré que ce serait un plaisir de tester de nouvelles montres de sport de chez eux!

Je profite de la fin de cet article pour vous rappeler que je fais toujours mon maximum pour remonter vos remarques et commentaires aux personnes que j’ai l’occasion de côtoyer directement chez les fabricants. Je fais vraiment mon possible pour remonter ces points, et CES est une excellente occasion pour moi de le faire! Je n’ai pas d’interviews programmées cette semaine avec d’autres marques, mais cela n’empêche pas un échange direct sur les stands!

A très bientôt pour d’autres nouvelles de Las Vegas, et merci pour la lecture !

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