Ironman 70.3 Weymouth 2016
Jeudi, je charge mon vélo et mon sac dans ma voiture et je prends la route pour l’aéroport de Genève. Dernier déplacement de la saison pour un triathlon. Je suis surpris de voir avec quelle facilité j’arrive à Genève. Moi qui ai connu cette route pour y avoir travaillé pendant de nombreuses années, je m’en souvenais comme étant vraiment plus chargée. Puis je me souviens que ce jeudi est férié dans le canton de Calvin! Ceci explique cela… Nous avons rendez-vous avec mes compères Chris et Jan à l’aéroport à 8h30. J’arrive un peu en avance. Chris est déjà là et il me dit qu’il a déjà enregistré son vélo et son sac. Je me rend donc au guichet pour faire de même. Ma carte d’embarquement est prête, ainsi que mon passeport.
Au moment d’imprimer mes étiquettes pour les bagages, l’hôtesse me dit que je suis en stand-by sur ce vol. Je lui dit que non car le siège m’a déjà été attribué, mais elle m’explique que suite à un problème technique, l’avion a du être remplacé par un plus petit. Donc il n’y a plus de place pour moi. Pas de place sur le vol de 10h, on me dédommagera et on me rebooke sur le vol de 21h. Même problème pour Jan. Et afin que la troupe reste solidaire, Chris est également rebooké sur le vol du soir. Il ne reste plus qu’à trouver comment occuper cette journée…
Le temps de trouver une consigne pour nos sacs et vélos, puis de rejoindre le centre ville pour boire un café, il est déjà temps d’aller manger. L’après-midi s’annonce plus compliquée à meubler. Un jour férié à Genève, inutile de dire qu’il ne se passe pas grand chose… Une visite des nations unies plus tard, nous retournons bien en avance à l’aéroport.
Et là, la longue journée continue: d’abord annoncé avec une vingtaine de minutes de retard, notre vol de 21h20 est sans cesse repoussé… Il devient de plus en plus incertain que nous partions ce jeudi pour Bristol. Finalement, enfin, notre vol est confirmé pour 23h50…. Reste une question qui nous taraude: l’agence de location à Bristol que nous avons eue au téléphone nous a assuré qu’elle prolongeait son horaire d’ouverture jusqu’à minuit au lieu de 23h30 si un avion avait du retard (heure anglaise, une heure de moins donc) mais nous arriverons malgré tout plus tard que ça… Aurons-nous une voiture pour nous rendre à Weymouth ce soir?
Au débarquement de l’avion, on met en place une stratégie avec les copains: ils se chargent de récupérer mon sac et mon vélo et je cours récupérer la voiture. Notre avion pose à 0h20. Mais encore faut-il passer le contrôle de la frontière. Une fois fait, je sors de l’aéroport en direction des bureaux de location. Et enfin une bonne nouvelle dans cette interminable journée: il est encore ouvert et notre monospace nous attend!
On charge nos trois caisses vélo, nos sacs, à la limite du débordement du coffre. C’était limite !! Enfin, je prends le volant, il est presque une heure du matin, et on sort du parking. Comme en Irlande, le volant est du mauvais côté. Je conduis du mauvais côté également. Il faut se concentrer. Arrivé à la sortie du périmètre de l’aéroport, un véhicule de police met en route ses feux, puis se mets à ma hauteur. Je descend la vitre. Un contrôle à cette heure, c’est le ponpon. Le policier anglais me demande « please, turn your lights on… ». Oui monsieur l’agent. Promis. J’allume mes phares! Erreur rectifiée, et nous voici en route pour Weymouth, à 2h de route.
On est tous les trois fatigués, heureusement que les copains se relaient pour suivre avec moi le parcours, afin que je ne m’endorme pas trop. C’est également l’occasion de faire connaissance avec les routes du pays, qui ressemblent probablement beaucoup à celles que nous aurons à parcourir lors de nos compétitions respectives dimanche. Pas de montées franches, mais jamais de plat. Ca monte et ça descend tout le temps. Ce genre de parcours que je n’aime pas car usants et très difficile au niveau de la gestion de l’effort.
Mes deux compères sont inscrits sur la distance complète: l’Ironman. Pour moi, il me suffira de couvrir le 70.3. Je ne suis pas fâché de n’être que sur la demi distance au vu de ces parcours. A 2h40 du matin, nous arrivons à Weymouth, dans notre hôtel, dont les propriétaires nous ont patiemment attendus dans le pub désormais fermé. Merci à eux, il nous aurait été difficile de trouver à loger si tard (ou si tôt) ailleurs!
Le vendredi
Avec la journée de jeudi de perdue, nous voulions tout de même profiter d’être dans la région pour visiter une peu, et notamment voir le fameux « Stonehenge », alignement de pierres, historique, à 1h30 de route de Weymouth. Donc nous prenons la route, toujours du mauvais côté, pour aller voir les cailloux.
Le site de Stonehenge est moins spectaculaire que ce que j’aurais pu imaginer. Après avoir laissé la voiture sur un grand parking, nous allons au centre des visiteurs pour acheter nos billets et ensuite monter dans une navette pour aller sur les lieux. Aujourd’hui, il n’est plus possible (et heureusement) de se promener directement à proximité des cailloux. On en fait le tour sur un chemin aménagé. L’alignement de pierre est impressionnant, bien qu’il n’en reste que des vestiges. Mais le tour du site est effectué tout de même assez rapidement. Et la météo ce jour là est… anglaise. Il pleut en intermittence et quelques fugaces moments de soleil permettent d’apprécier le site sous différentes lumières.
Après la visite du petit musée, du site lui-même et de la cafétéria, il est temps de retourner à Weymouth et de se mettre en mode triathlon. De retour, nous attaquons le remontage de nos trois vélos. Quelques (longues pour certains) minutes de travail permettent de voir le vélo remonté. La nuit tombe quand nous parcourons les rues de la ville pour vérifier que tout fonctionne parfaitement.
La soirée de ce vendredi se passe à découvrir plus en détail le centre névralgique de Weymouth, et de trouver de quoi manger.
Le samedi
Le samedi, la journée est consacrée exclusivement à la préparation à la course. Le matin, après le traditionnel petit-déjeuner « full english », nous allons récupérer nos dossards. La journée est pluvieuse, et c’est trempé que nous arrivons au « Pavillon » pour l’expo et récupérer nos dossards.
En plus des dossards, il nous faut également trouver des cartouches de CO2, car je n’en ai pas emmené. C’est un élément de base, et je me dis que cela sera facile. Mais non… Aucun exposant n’en propose, donc après avoir récupéré tout ce qu’il nous fallait, on se met à la recherche de magasins de vélos pour en acheter. Le premier est en rupture de stock. Enfin, chez le second il n’en reste que 2!! Jan disposant d’une pompe, ça nous suffit. Mais c’était tout limite. On mange rapidement quelque chose après avoir acheté le minimum pour le petit déjeuner du lendemain.
Retour à l’hôtel pour préparer les sacs de transition et coller les numéros sur le vélo. Si la météo est comme aujourd’hui, il faudra du long sur le vélo, et encore. Je n’ai qu’un coupe-vent. Je le glisse dans le sac de vélo. Je prépare quelques sucres de raisin dans du papier d’aluminium que je colle ensuite sous mon dossard.
Les sacs prêts, les vélos prêts, la pluie ayant cessé, nous allons à 15h à la zone de transition pour déposer le vélo et les sacs. Ensuite, traversée de la ville le long de la mer pour aller suivre le briefing, mes chers co-équipiers souhaitaient y assister, Jan en particulier car il participe à son premier Ironman! Mais comme attendu, nous n’y apprenons pas grand chose. En sortant, nous trouvons un restaurant italien pour faire le plein avant la longue journée du lendemain.
De retour à l’hôtel, je vais me coucher rapidement. Prochaine étape, le petit déjeuner à 5h. Et si normalement je dors très bien les nuits précédent mes compétitions, cette nuit là sera affreuse. Longtemps éveillé avant de réussir à fermer les yeux, je me réveille sans arrêt. C’est donc sans véritable sommeil reposant que je me lève dimanche à 4h30. J’envoie un « check » à mes deux co-équipiers comme convenu, et je file sous la douche.
Le dimanche
Arrivé dans la salle à manger, je retrouve mes deux compères. C’est le grand jour pour Jan qui se lance sur son premier Ironman. Chris lui connait bien la distance. Mon départ du 70.3 est fixé, de manière assez surprenante, à la même heure que le départ de l’Ironman. Pas facile à 5h du matin de prendre un solide repas qui tienne la journée. Mais il faut s’y contraindre. Ensuite nous prenons nos sacs, et partons en direction de la zone de change à pied.
Après 20min de marche, nous sommes sur les lieux. Je prépare mon vélo. Met en place le compteur, active le Vector, met en place mon ravitaillement et ma cartouche de CO2. Je rejoins ensuite les deux autres à la sortie de la tente de transition. Là, on vire le training pour passer la combinaison de natation. Il fait froid. Même une fois dans la combinaison, j’ai froid. L’eau est annoncée à 17°C. Je crains qu’elle ne soit plus froide que cela. Pour y avoir mis les pieds la veille, je crains vraiment. A ce moment là, je regarde mon sac blanc que je m’apprête à déposer dans le camion pour le récupérer à l’arrivée. Je retire mes chaussures. Je me retrouve à pieds nus. Mes pieds sont gelés. Je songe à ne pas prendre le départ. J’envisage très sérieusement cette option. Ma motivation est ce matin au plus bas…
J’en parle aux deux autres. Chris n’a pas non plus la motivation des grands jours. Jan lui est déterminé à y aller, normal, il est prêt pour son premier IM. Après avoir laissé mon sac blanc, je vais finalement avec eux dans le sas de départ. Je dois prendre le départ de cette course. Je ne suis pas venu ici pour rien. C’est une plage de gros galets, froids, qui font mal aux pieds. Il n’y a pas de tapis par terre. A chaque pas, je fais la grimace. Le départ des pros est donné. Il nous reste 5 minutes. Je me place au niveau du temps de natation 35min. Le coup de feu est donné. On se souhaite bonne course entre nous. On marche difficilement sous l’arche. Toujours des cailloux. Je passe le tapis de chronométrage mais je continue à marcher avec peine dans la caillasse. Enfin l’eau. Quelques pas supplémentaires et je me jette dedans, redoutant le choc thermique.
La natation
Je nage quelques mouvements la tête hors de l’eau, le temps que l’eau entre progressivement dans la combi. L’eau n’est pas si froide, et par rapport à la température de l’air, et en exagérant un tout petit peu, on peut presque dire que c’est agréable. Le fait que le départ soit donné très progressivement (je pense que la difficulté à marcher sur la plage y est pour quelque chose) rend la natation très calme. La mer aussi est plutôt calme, de petites vagues seulement. Rien à voir avec l’état de la mer les jours précédents…
Je suis vraiment à la ramasse en natation, spécialement en combinaison que je n’ai portée cet été que lors des compétitions. J’arrive à la première bouée de ce parcours en triangle dans un temps qui me semble correct. Mais au virage, les vagues sont désormais plutôt défavorables… J’essaie de suivre les nageurs qui me passent à côté, mais je ne reste pas très longtemps dans les bulles. La traversée vers la deuxième grande bouée est plus longue. Je me concentre sur mes mouvements, de bras. Il ne fait pas trop froid, contrairement à ce que j’ai redouté. Mais depuis l’expérience de l’Irlande, je sais que je peux tenir 2km dans de l’eau pas très chaude…
La deuxième bouée approche. De là, virage et on prend la direction de l’arche à la sortie de l’eau. A nouveau, j’essaie de suivre des nageurs. Le soleil qui se lève derrière les collines est tout simplement magnifique. Une boule rouge feu qui surgit derrière les nuages, que je contemple à chaque mouvement de respiration à droite. L’arche de la sortie de l’eau approche, je jette un œil à ma montre et constate avec plaisir que le temps sera inférieur à 40min…
Quand je me relève sur la plage, les cailloux font toujours aussi mal aux pieds, mais à la sortie, heureusement, des tapis sont installés après quelques mètres.
Sortie de l’eau en 34min10. Temps plutôt inespéré au vu de ma condition actuelle en natation. En partant en direction de la zone de transition j’ai une pensée émue pour mes deux copains qui vont devoir repartir pour un deuxième tour.
J’arrive dans la zone de transition, j’entre dans la tente et commence à virer la combinaison. Arrivé à la hauteur de mon sac, je le prends et m’asseye sur le banc. La combi enlevée, je me retrouve évidemment en tri-fonction mouillée. Je regarde dans mon sac et vois le coupe-vent. Je me dis que le soleil se lève et qu’il fera vite assez chaud. C’est l’erreur du week-end. Je fixe le casque et enfile les chaussures, remets le sac en place et cours vers le vélo.
Le vélo
A peine sorti de la tente je sens qu’il faut plus froid que prévu. Avec la tri-fonction trempée, l’effet du petit vent du matin est des plus… vivifiant. Je saisi mon vélo et cours vers la sortie. Passée la ligne de sortie du parc je monte sur mon Kalibur, probablement pour la dernière fois de la saison. Je me mets à pédaler, déclenche le compteur puis on rejoint la route. Je me concentre pour rester à gauche sur la route et à prendre les ronds-points dans le « mauvais » sens. Rapidement, j’ai froid. L’air est plus frais que je ne pensais. Je suis en court et détrempé. Et sur cette première partie de parcours je roule à près de 40km/h. Après une section de route plutôt plate, nous voici directement arrivés au coeur du sujet. Première petite bosse.
Pas de gros pourcentages, mais ça monte quand même. Les avions à roues lenticulaires qui me dépassaient sur le plat font moins les malins. Je passe à côté d’eux en gardant un œil sur mon capteur de puissance. Il va falloir gérer ces 90km au mieux car ça ne va pas arrêter de monter et descendre. Très vite, après avoir quitté le littoral, on se retrouve sur des routes entourées de véritables murs de végétation. C’est plutôt joli, mais d’une part ça ne sont pas des paysages très variés, et d’autre part ça fait qu’on est à l’ombre tout le temps. Et quand je regarde mon compteur, je vois que la température en ce petit matin est seulement de 6°C. Ca caille franchement. J’ai les genoux qui grincent, et je suis congelé. J’aurais du mettre ce coupe-vent.
Le parcours vélo est vraiment exigeant. Il représente tout ce que je n’aime pas. Des petites côtes, des relances, et des petites descentes ou la technique importe peu. Le revêtement des routes est heureusement bon. Mais mon plus gros problème c’est la température. Le thermomètre a de la peine à remonter… Passant de 6 à 7, puis très lentement à 8°C, j’ai vraiment envie de tout poser par terre et de filer sous ma couette dans ma chambre d’hôtel. Mais honnêtement, m’arrêter là au bord de la route ne m’avancerait pas à grand chose… Alors je continue.
Mes jambes répondent correctement sur le vélo, et hormis le froid et la petite douleur aux genoux, je suis plutôt content de mon début de parcours. J’arrive au premier ravitaillement au km 22 et je rends compte que je n’ai encore quasiment rien bu et que je ne me suis pas encore ravitaillé. Il est temps de m’y mettre, dans le cas où j’irais au bout de la course. Je prends une première barre et bois un peu d’iso. Toujours peu de sections de route au soleil. Si je sors de ce truc sans une pneumonie, je serais un miraculé!
Les kilomètres passent et je sens que les incessantes petites bosses commencent à produire leur effet. Les jambes commencent à fatiguer. Je continue à surveiller le capteur de puissance, et je me demande bien à quelle puissance normalisée je vais pouvoir sortir ce dernier half de la saison… Regardez-moi ce profil, ça ne s’arrête absolument jamais:
Force est d’admettre que je m’attendais à du fair-play en Angleterre. Et il est malheureusement nécessaire de dire que j’ai été un peu déçu de me faire dépasser par des pelotons complets… Encore plus déçu de voir le sol jonché d’emballages de barres et autres bidons. Sans parler du fait que pas une seule fois, j’aie vu à quoi ressemblais un arbitre.
A la mi-course, je prie pour quelques centimètres de plat, mais non, jamais. Que ces petites bosses, encore, toujours, ça devient lassant. A un peu moins de 60km, les premiers de l’Ironman me dépassent. Les mecs m’ont pris un tour de natation complet. Et ils avancent bien vite les bougres.
Seul point positif, la température a dépassé la barre des 10°C depuis quelques minutes, et le parcours offre quelques sections à découvert qui permettent de profiter des rayons du soleil. Il en faut peu pour retrouver quelques grammes de motivation!
En regardant mon compteur au kilomètre 70, je calcule le temps et me dit que je pourrais normalement rentrer ce vélo en moins de 3h, mais c’est sans compter sur la dernière côte qui monte tout de même un peu sec, surtout que moi je le suis aussi… Et c’était sans compter sur le fait que le parcours vélo ne compte 3 kilomètres supplémentaires.
Je suis le plus heureux des triathlètes non britannique quand enfin, en 3:00:32, je descend pour la dernière fois en 2016 de ce vélo pour me mettre à courir! Je pousse le destrier dans la zone de change et file dans la tente. Mon sac de course à pied ne contient que mes chaussures et une casquette, la transition est vite menée. Mais assis en train d’enfiler les chaussures, je repense à mon hôtel… Il n’est plus loin maintenant. Mais non, je vais finir cette saison en terminant ce dernier 70.3. Il y a les copains, qui eux sont repartis pour un deuxième tour de cette boucle de vélo tout droit sortie de l’enfer. Il y a des personnes qui me suivent sur le live. Je n’ai pas le droit d’abandonner.
La course à pied
Sortie de la zone de transition, je me mets à courir sur ce parcours un peu étrange. La zone d’arrivée n’étant pas au même endroit que la zone de transition, on effectue une demi-boucle, puis deux tours complets avant de pouvoir passer la ligne. Dès que j’essaie de prendre le rythme, je sens que les jambes ont souffert sur le vélo. Impossible de poser une foulée aussi efficace que sur les 3 half précédents. Je souffre pour maintenir un 5:00/km alors que je suis sorti à moins de 4:45/km lors des 70.3 précédents… Ca va être long. Rapidement, je constate que la petite douleur des genoux, le droit un particulier, devient plus inquiétante en courant. Je plaide coupable. Je ne me suis probablement pas assez stretché ces dernières semaines… Mais en ce moment, je ne peux plus revenir en arrière. Il faut continuer. Après deux kilomètres, cela va un peu mieux au niveau de l’allure. J’ai pu passer légèrement sous les 5:00/km, mais les genoux font mal. Je dois légèrement modifier ma foulée pour que cela reste gérable.
Le parcours se passe pour une grande partie sur la promenade le long de la plage. En arrivant au niveau du pavillon, il s’agit d’aller faire le tour jusqu’à la pointe des quais, puis revenir derrière le pavillon, pour la bifurcation entre la ligne d’arrivée et les boucles suivantes.Ensuite, petit circuit dans le centre ville, et retour en direction de la zone de transition. La configuration de cette boucle doit être difficile psychologiquement sur la distance complète, car le tour semble passer lentement.
Pas de douches aux ravitaillements ici comme à Vichy, il fait nettement moins chaud, même si le soleil désormais haut dans le ciel rend la température tout à fait agréable. En route pour la seconde boucle, après avoir passé le kilomètre 10, je commence à ressentir une douleur au niveau de l’articulation de la hanche, exactement à l’endroit d’impact de la chute du triathlon de Lausanne… Il faudra serrer les dents sur la fin de cette course! Régulièrement, je prends un des sucres de raisin collés sous mon dossard. C’est le meilleur moyen de ravitailler sur la course à pied que j’ai trouvé à ce jour. Ça passe bien mieux que les gels!
La douleur et l’épuisement ont raison de mon allure, et c’est au kilomètre 13 environ que je lâche complètement dans ma tête. L’allure passe à 5:30/km et je me fiche désormais du chrono sur ce semi-marathon. Je le prends comme une sortie de préparation pour la fin de ma saison de course à pied, avec comme point d’orgue le marathon de Lausanne.
La deuxième boucle est donc effectuée à cette allure et je n’hésite pas à marcher tout au long des tables de ravitaillement. Il faudra vraiment régler ces problèmes rapidement chez mon ostéo avant de poursuivre l’entrainement. Chaque pas fait mal et j’ai vraiment hâte d’arriver au bout. J’ai une pensée pour les potes qui sont encore sur leur vélo. Les braves !
Alors qu’enfin j’effectue mon dernier passage sur les quais, je sais qu’il ne me reste qu’un kilomètre à courir en triathlon cette saison. Ca me réconforte en quelques sortes. J’ai fait une bonne saison, mais cette course là était peut-être de trop. Je passe la ligne d’arrivé en 5:36:29, le semi rentré en 1:51:31. Well done. Fièreté absolue sur un seul point: je n’ai pas succombé aux 1’240 sollicitations d’abandon de mon esprit!
Après la course
Je dois m’assoir quelques minutes, puis m’étirer un peu les mollets car ils sont détruits. J’ai mal aux genoux et à la hache même en marchant. Je récupère ma médaille et me rue ensuite sur les parts de pizza offertes aux gladiateurs ayant réussi à en terminer.
Je me dépêche de récupérer mon sac blanc alors pour mettre la main sur mon téléphone. Merci à celles et ceux qui ont suivi la course sur le net et qui m’ont envoyés leurs encouragements tout au long. Elles et ils se reconnaitront. Vous êtes formidables. Un tweet, quelques messages. Je ne récupère plus mes T-Shirts de finisher, j’en ai déjà bien trop. C’est ça de devenir blasé…
Je ne reste pas plus longtemps dans la zone d’arrivée. Je file en direction de l’hôtel prendre un douche, me reposer quelques minutes, prendre un petit remontant au bar (la Guinness doit probablement avoir des effets anti-inflammatoire, non?)
Je retourne ensuite sur le bord du parcours, les copains devraient y débarquer bientôt. Rapidement je constate sur le live que le froid sur le vélo a eu raison de la course de Chris. Mais Jan est toujours en course. Le héros du jour. Il s’élance à l’attaque du marathon, après 2000m de D+ sur le vélo. Il se souviendra longtemps de son premier IM. On le soutient du mieux qu’on peut avec Chris qui m’a rejoint. On tient au courant les membres du club et ses proches. Il terminera avec force et honneur son IM. Bravo !
Fin de journée à se nourrir de fast-food avec Chris, puis on retourne boire une dernière pinte. Place au repos du guerrier. Le lendemain, il faudra plier les vélos, et retourner à la maison. Heureusement, le vol sera à l’heure…
Dernier triathlon de la saison, 4ème half, avec en plus un Ironman. Il me reste un marathon au programme. L’idée de participer au triathlon de Morat est définitivement enterrée. Plus de motivation désormais pour le triple effort cet automne. J’en ai bu plus que mon saoul cette saison. Morat je m’y rendrai, mais pour courir jusqu’à Fribourg, le 2 octobre.
Merci pour la lecture. Merci à mes supporters, et à vous tous qui continuez à suivre le blog. Bravo à Jan pour son Ironman. Et à bientôt pour des tests et d’autres récits de course!
Félicitations pour cette saison, c’est toujours un plaisir d’apercevoir un nouvel article sur mon flux RSS.
Bonjour.
Quelle différence entre le sucre de raisin et le sucre normal ? A priori on n’en trouve qu’en Suisse.