Puissance en course à pied

Puissance en course à pied, épisode 7: Puissance et trail

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Tous les épisodes de la série sur la puissance en course à pied, jusque là, se sont concentrés sur la course sur route, ou en tout cas s’y rapprochant. Mais aujourd’hui, on ne peut pas parler de course à pied sans aborder la discipline du trail. La course en montagne est une discipline très différente de la course sur route en de nombreux aspects. Et l’utilisation de la puissance, au premier abord, ne semble pas forcément aussi intéressante pour les traileurs que pour les coureurs de marathon. Mais est-ce que cette technologie est à ignorer complètement par les traileurs? A mon avis, ça serait une erreur. Dans cet épisode, je vous expose les avantages mais aussi les limitations de l’utilisation de la puissance en trail.

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Puissance en course à pied, épisode 7, en vidéo

La prise en compte de la nature du terrain

La grande limitation des capteurs de puissance (tous ceux actuellement sur le marché) consiste en l’incapacité de prendre en compte le type de terrain sur lequel on évolue. Tout coureur qui a eu l’occasion de courir dans la boue, le sable ou la neige saura que l’effort requis est largement supérieur pour atteindre une vitesse identique à de la course sur route. Et les capteurs de puissance de course à pied aujourd’hui sur le marché ne prennent presque pas en compte ces différences.

C’est la raison pour laquelle dans l’épisode 3, lors de établissement de la rFTPw, j’insiste sur le fait de réaliser le test dans les mêmes conditions que celles prévues pour la compétition que l’on prépare.

Le problème en trail, c’est que la nature du terrain au cours de la même épreuve peut varier tous les 500m. Pierrier, boue, neige, chemin, route… Le rendement est très différent, et maintenir un niveau de watts constant sera, vec la technologie disponible aujourd’hui, quasiment impossible.

Des watts pour l’entrainement…

Pour autant, la puissance n’est pas complètement inutile au traileur. A commencer par les entrainements qualitatifs, par exemple le travail en côte, les entrainements de tempo ou les sorties longues. Tous les bénéfices vus jusqu’ici de la mesure de la puissance s’appliquent à ces entrainements.

…et pour une partie de la course

Et suivant le parcours, certaines sections moins techniques du parcours pourront également être mieux gérées grâce à la mesure de puissance même en compétition. Grâce aux valeurs mesurées et travaillées à l’entrainement, en suivant les conseils des épisodes précédents de cette série!

La puissance pour une meilleure mesure de charge

Les bénéfices vus dans l’épisode 4 sur la mesure de charge d’entrainement s’applique aussi assez bien au trail. En général, les traileurs mesurent leur volume et leur charge d’entrainement en heures ou en dénivelé positif. La mesure de charge, même si elle est rendue imparfaite par la nature changeante du terrain, reste à mon sens plus précise lorsqu’on la quantifie au travers des RSS ou TSS.

Le Stryd: l’allié du traileur au-delà de la puissance

Utilisateur du Stryd aussi pour mes activités de trail (ou en tout cas de ce qui s’en rapproche), j’y trouve un autre avantage indéniable: la précision de sa mesure.

Coupler un capteur Stryd à une montre compatible permet d’utiliser les données d’allure instantanée et de distance issues du capteur, et plus du GPS de la montre. Et pour ces mesures, dans la très grande majorité des cas, le capteur Stryd est fiable même dans des conditions très difficiles, comme les vallées encaissées ou le GPS peut faire des erreurs… En particulier lorsque ce dernier est configuré dans un mode plus économique.

Le Stryd propose une autonomie qui atteint 20 heures. Certes, cela ne permet pas d’atteindre les 100h de la montre GPS en mode UltraTrac ou équivalent mais cela permettra sûrement aux ultra-traileurs de tenir d’une pause ravitaillement à une autre, durant laquelle le petit footpod pourra être rechargé… En offrant une précision dans la quasi totalité des cas meilleure que celle de leur GPS.

Conclusion sur l’utilisation de la puissance en trail

On le voit, les limitations actuelles de la technologie de mesure de puissance n’en font pas un incontournable de la préparation et de la gestion de course en trail. Un pur traileur n’aura en effet que peu d’intérêts à adopter la mesure de puissance dans son entrainement.

Par contre, un coureur qui s’adonne à la course sur route et au trail au cours de la même saison trouvera un intérêt à adopter cette mesure pour une bonne partie de ses entrainements, et pourra également l’exploiter dans ses courses de trails comme on l’a vu dans cet épisode.

Mais il est probable qu’à l’avenir, la technologie évolue et que des paramètres aujourd’hui peu pris en compte par les capteurs actuels le soient dans un avenir proche par les prochaines générations de ces outils. Il reste donc intéressant, pour les traileurs les plus curieux, de rester informés sur les évolutions futures de cette technologie!

Dans le prochain épisode

La semaine prochaine, le 8ème épisode traitera de la gestion de course à l’aide de son capteur de puissance.

Retrouvez la série complète traitant de la puissance en course à pied dans cette playlist YouTube et sur la page dédiée sur le site.

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7 commentaires

  1. et aussi dès que la pente est forte et que l’on marche, y’a plus d’évaluation de la puissance… il faut une cadence minimale pour quelle Stryd affiche une puissance. Ca a été une déception pour moi qui espérait avoir une idée de la puissance sur les pentes de 20-40% rencontrées sur un KV ou les bouts droits dans le pendu

    PS j’avais conseillé aux gars de Stryd de te contacter, ils l’ont fait ?

  2. Hello, j’avais un peu délaissé le Stryd car je délaisse la CAP. Néanmoins, un beau terrain de jeu m’a donné envie de tester.
    J’ai fait 2 km de chemin en pente « compatible » avec la course pour moi, Stryd m’annonce 5-8% de pente. Je courrais lentement, mais l’effort est là, le RPE est à 6-7/10, la FC monte vers le seuil sans le toucher, et Stryd restait vers 200-210W, là où sur du plat j’aurais été vers 240-250W d’après mon feeling. D’ailleurs en vélo à ce ressenti mes puissances sont proches (je courrais en bas du village d’Huez et j’ai fait la montée plusieurs fois récemment) https://www.stryd.com/powercenterbeta/runs/5777902466957312

    Un peu dommage sur un terrain pas trop difficile… Bien sûr tu as raison sur tous les points que tu abordes mais je suis tellement habitué à associer puissance/RPE/FC pendant les montées en vélo que ça me manque à pied !

    Autre remarque, je trouve que leur CP à pied évolue peu alors que je me désentrave vu ce que je fais à pied en ce moment…

  3. Grégory,
    je te rejoins un peu avec ton expérience.

    J’avais testé mon algorithme de calcul de l’allure sur piste sur un trail. Le trail lui-même n’était pas un trail où je courrais dans la boue et où je traversais des marécages. Ca restait du chemin forestier. Néanmoins, tant que c’est possible de courir à allure régulière, le capteur stryd a livré une valeur conforme à la réalité d’une course sur route. J’avais même grimpé une pente de 500m bien au dessus de ma VMA sur piste (sans vraiment m’en rendre compte) et le résultat est que je me suis écroulé à l’arrivé. Donc, pour moi, le capteur stryd a été parfait pour les pentes régulières et modérées.

    Dès que l’on est obligé de passer à la marche… on oublie, la puissance en marchant n’est vraiment plus comparable à celle de la course. De même, si le terrain est trop accidenté, là aussi, il est difficile de se fier à la puissance. Les variation de terrains sont ignorées sur des distances très courtes (10m) et surtout, on perd la ré-utilisabilité du rebond, ce qui casse complètement le rythme.

    Pour plus de détail: http://dyrts.free.fr/fr/posts/stryd-allure-sur-piste/

  4. Salut Greg,

    Merci pour le dossier complet sur la puissance !

    J’ai testé le capteur (modèle que j’ai depuis 2017) sur une séance de côtes d’environ 10-12% :
    – 10x20sec (à effort 100% VMA en terme de ressenti)
    – 4 lignes droites sur le plat de 15sec à fond (environ 115% VMA en terme de ressenti)
    Stryd m’a donné une puissance plus importante sur les côtes que sur le plat, alors que le contraire était attendu.

    Après en avoir discuté avec des traileurs, Stryd a l’air d’être cohérent jusqu’à 7% de pente. Au dessus et pour des chemins techniques (où forcément on perd plus d’énergie latéralement), ça n’est pas très cohérent.
    Ca peut aussi venir de la pose de pied, où le talon touche moins le sol en forte pente.
    Après c’est sûr, en trail, la puissance reste néanmoins plus pertinente que la vitesse. Finalement au dessus de 7% de pente et pour des efforts longs, la FC est certainement la donnée chiffrée la plus intéressante.

    Guillaume

    1. Guillaume,
      Le capteur stryd donne tout d’abord rien de cohérent sur des petits intervalles. Il faut au moins 3s pour mesurer la vitesse (n’oublie pas que la vitesse mesurée au pied varie énormément: 200ms où le pied est au sol, donc à 0km/h puis projeté en avant à plus de 100 km/h…). Du coups, des intervalles de 15s sont à la limite de la précision (3s sur 15s, c’est 15% de perte).
      J’ai pu constater cette incohérence si tu fais un cross avec des talus à monter: une bosse de 5-6m avec une bonne pente à 45°. Tu enchaînes ca et tu verras ta fréquence cardiaque grimper alors que la puissance ne suit pas car les intervalles sont trop courts.

      Ensuite, stryd ne mesure pas la puissance. Il l’estime. Pour le mesurer en vélo, soit c’est l’énergie que reçoit la pédale par ton pied. C’est mesurable. Pour la course à pied, tout est estimé, même la notion même de puissance. Et pour faire simple: la puissance est la dérivée de l’énergie cinétique (E=1/2 m *v^2) et donc m*v. Si tu ajoutes, la variation verticale, on y ajoute la variation de l’énergie potentielle du dénivelé. Donc sur le plat, ta puissance est en gros: variation de l’énergie potentielle de la pesanteur (varie en fonction de ton oscillation verticale) plus la masse multipliée par la vitesse.
      Tout ca c’est de l’estimation et ne tient pas compte de plein de facteurs. (comme le rebond, l’altitude, le vent arrière,…)

      En pente, la variation de l’énergie potentielle est prise en compte. Mais, d’après mon avis au delà d’une certaine pente, ta capacité à fournir une puissance dans ton pied peut être plus difficile. Donc, c’est difficile de la corréler à la sensation.

      Mon expérience est que la puissance du capteur stryd n’est plus fiable quand:
      1) tu as du vent arrière ou latéral
      2) sur un terrain très irrégulier (des virages tous les 5m et plein de bosses)
      3) les pentes importantes

      Pour 1) et 2), c’est les limites du capteurs. Mais pour 3), je pense simplement que le capteur livre la bonne information mais le corps humain n’est pas fait pour courir à la vertical.

  5. autre limitation… le Stryd n est pas étanche… quid des passages à gué dans les trails ou même juste d’un passage boueux quand on est en arrière du gros du peloton (vous voyez ce que je veux dire, très certainement !)

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