Challenge Almere (Medium distance) 2024 – le compte rendu
Ces dernières années, ma présence sur les départs de triathlons s’est faite un peu plus rare, mais sans pour autant renoncer à la discipline. En effet, depuis mon premier half distance en 2011, j’ai participé à un half ou un Ironman complet chaque année, à l’exception de 2020. Et cette année 2024 n’échappe pas à la règle puisque j’ai participé en ce mois de septembre à mon 18ème half distance et 54ème triathlon à Almere aux Pays-Bas. Ce triathlon organisé sous le label Challenge est l’un des plus anciens triathlon de longue distance en Europe. Cette année, il accueillait également les championnats d’Europe de longue distance sur la distance complète. Car en effet, la même journée avaient lieu la distance complète (distance Ironman) avec un départ aux alentours des 8h00, et un half distance avec un départ à 10h00. C’est à ce dernier, le half distance, que j’ai participé!
Contenu de l’article
Soutenir le site
Vous appréciez les contenus de nakan.ch? Vous souhaitez soutenir le site, tout en vous équipant avec les dernières nouveautés en matière de technologie sportive? En utilisant le lien sur l'un des logos ci-dessous, vous soutenez la réalisation de futurs tests de matériel sur le site! Et cela ne vous coûte rien de plus!
Avant la course
La grande difficulté de ma préparation aura été le fait de privilégier la course à pied, en vue d’un marathon à Berlin seulement deux semaines après ce triathlon… Et de trouver un équilibre en m’entraînant suffisamment à vélo et en natation tout de même. Reste que l’objectif principal est tout de même le marathon, pour réagir à l’échec de Boston en début d’année. Donc je n’ai pas effectué beaucoup de sorties à vélo, surtout de plus de 60km, et je n’ai nagé au mieux que deux fois par semaine dans les semaines qui ont précédé la course à Almere.
Je pars avec mon vélo de triathlon, particulièrement adapté à ce parcours quasiment exclusivement plat, possiblement bien exposé au vent. C’est simple, quasiment la moitié du parcours se déroule sur la côte. Et l’autre? Dans des champs d’éoliennes. Ca donne le ton!
Lors de mon inscription, je visais de casser les 5 heures sur ce parcours. Mais après mon inscription à Berlin, puis après avoir appris que la distance à vélo était de 95km au lieu des 90, cet objectif n’était plus d’actualité. Ma tendre moitié et deux co-équipiers du club arrivons à Amsterdam le jeudi après-midi. A peine arrivés dans notre Airbnb, je m’attèle à la reconstruction des vélos.
Le vendredi après-midi, c’est le retrait des dossards puis la mise en place de la zone de transition. Tant pour nos vélos que pour nos sacs, notre emplacement est marqué d’un panneau avec le drapeau, le nom et le numéro de dossard de chaque athlète. Bien plus sympa qu’un pauvre sticker avec le numéro de dossard des zones de transition Ironman:
Toutes les affaires prêtes, il ne restait plus qu’à retourner à notre appartement pour manger une bonne assiette de pâtes. Le départ de la distance half le lendemain étant fixée à 10:00 (et même plus tard à cause du rolling start), nous n’avons pas à régler le réveil trop tôt!
Le jour de la course
Les derniers préparatifs du matin
Après le petit déjeuner, nous partons en tri-fonction mais couvert d’une bonne couche supplémentaire en direction de la zone de transition. Nous avons environ 25 minutes à marcher pour rejoindre nos vélos. La zone de transition ferme à 9h15 pour la distance moyenne. Comme nous n’avons pas grand chose à y faire hormis poser les bidons sur les vélos et vérifier que tout est bien en place et les pneus bien gonflés, nous visons d’y être à 9h00 environ.
Les vélos prêts et les sacs vérifiés, nous pouvons quitter la zone de transition, et nous rendre au point de départ de la natation à environ 800 mètres de là. Nous avons rejoins Jérôme et Christian. Ce dernier officie en tant que supporter pour la course, ayant renoncé à y participer après une chute à vélo il y a trois semaines. Nous enfilons nos combinaisons de natation. Bien que quelques jours plus tôt, l’eau ait été mesurée à 21°C, en ce matin de course, elle affiche un petit 18°C qui rend la combinaison bien justifiée!
Sur le plan de la météo, la matinée est ensoleillée mais la température monte progressivement. On ne s’attend pas à une course sous de grosses chaleurs mais le soleil sera probablement au rendez-vous. un très léger vent se lève sur la ligne de départ vers les 9h45. Pour résumer les conditions sont idéales pour un triathlon.
La natation
Alors que Jérôme part devant nous dans les sas de départ de la natation, je reste avec ma tendre moitié car le plan est que nous nagions ensemble. Après avoir déposé nos sacs verts que nous retrouverons à l’arrivée, nous entrons dans le sas de départ des 40 minutes. L’attente est longue avec ce départ progressif, 5 par 5 toutes les 10 secondes. Finalement, quand nous pouvons nous élancer sur le ponton il est 10h24. Depuis le ponton, on se jette à l’eau. Je saute en pliant les jambes, ne sachant pas réellement quelle est la profondeur à cet endroit. Je vérifie que ma chérie est juste derrière et je commence à nager.
Je tente au maximum de nager droit. J’ai tendance en général à faire des mètres en trop sur mes natations. Mais là je vise juste. Un peu au large des bouées pour éviter d’arriver trop dans le pack. Après le premier choc lié à la température de l’eau, c’est une natation assez agréable. On effectue les trois quart d’une boucle que les distance complète ont effectué deux fois. Je nage sans trop forcer en vérifiant que nous sommes toujours ensemble régulièrement. Plus on avance, plus je suis content de mes trajectoires. Je m’en serai voulu de faire trop de distance.
Sur l’avant-dernière bouée, il y a un peu plus de trafic. J’essaie de trouver une voie plus dégagée et je prend la ligne droite pour sortir de l’eau.
La rampe de sortie est assez raide mais courte. Nous sommes sorti de l’eau ensemble, c’était le plan de course. De là, on va réaliser chacun notre course… Je souhaite une bonne suite de tri à ma chérie et je pars vers mes sacs.
La partie natation a été mesurée à 1800m par la fenix 8 que j’utilise sur cette course. Notre temps est de 39:43.
Le vélo
Après avoir retiré ma combinaison de natation, enfilé mon casque, mes chaussettes et mes chaussures de vélo, je pars vers mon vélo. Je place le compteur que j’ai pris aussi dans mon sac de transition, le Edge 820, que j’ai configuré en mode affichage étendu. J’aurai donc sur le Edge simplement l’affichage des champs de données de la fenix 8.
Sorti de la zone de transition, nous arrivons sur la voie cyclable et je monte sur le vélo. Rapidement posé sur les prolongateurs, je commence tout de suite dans un rythme soutenu malgré les passages assez étroits et un peux sinueux de ce début de parcours vélo.
Cette portion qui sert à rejoindre la boucle principale est assez longue et les dépassements sont difficiles. Et avec notre temps de natation, inutile de dire que je dépasse beaucoup plus que je ne me fait dépasser. Après environ 4km nous rejoignons la boucle principale et les athlètes de la distance complète qui commencent leur seconde boucle.
La première partie de la boucle nous voit tout d’abord longer lun bras de mer en alternant des routes et des pistes cyclables. Cette section est déjà assez rapide sans quasiment aucun vent. Ensuite, on prend une route qui nous permet de rejoindre la côte. Et là, c’est un bout droit long, où je roule à 37-38 km/h. La plus grande difficulté est de maintenir quasiment sans bouger la position sur les prolongateurs. Ce n’est pas une position que j’ai l’habitude de maintenir sur mes sorties autour de chez moi aussi longtemps.
On roule avec d’un côté la mer, et de l’autre des étendues humides, zones protégées peuplées de nombreuses espèces d’oiseaux. C’est un paysage et une impression assez unique que de tracer sa route là au milieu!
Je profite d’un pont ou du ravitaillement pour changer brièvement de position et relâcher la tension dans le haut du dos. Après une quinzaine de kilomètres, j’avale mon premier gel. Je n’ai pas de plan d’alimentation précis pour cette course, mais je bois des boissons isotoniques depuis le départ du parcours vélo.
Sur la moitié de la longue ligne droite à travers la réserve naturelle ma moyenne dépasse les 35.5 km/h. Je sens un léger vent favorable en roulant aux alentours des 37 km/h. Mais cette ligne droite a finalement une fin et la suite du parcours sera moins joyeuse. Nous en sommes à 42km, et pour l’instant je me sens bien. Mais après avoir tourné à droite, je sens bien que le vent s’est un peu levé. Pour autant, les éoliennes ne semblent pas tourner très vite. Ca pourrait donc être pire… A peu de choses près à la moitié de ce parcours vélo, j’avale une barre sucrée aux céréales.
Quoi qu’il en soit, la moyenne baisse déjà un peu même si je continue à maintenir une vitesse aux alentours des 35 km/h. Quand on arrive au milieu des champs, le vent pousse à nouveau dans le dos, et la vitesse remonte. Je suis presque à 40 km/h sur la ligne droite au travers des champs et des éoliennes. Au kilomètre 55, je commence à fatiguer. La plupart des mes sorties vélo se sont faites à une intensité moindre, sur un maximum de 70km. Normal donc. J’essaie d’avaler un nouveau gel mais il a énormément de mal à passer et je n’en prend finalement que la moitié. Je continue à pousser et c’est nécessaire car on prend sans arrêt des petites pistes cyclables pas toujours en excellent état…
Et puis arrive environ le kilomètre 75. C’est le moment de faire un demi-tour pour revenir vers Almere et la fin de la boucle. La route est bien large, bien exposée, et là ça souffle directement de face. La moyenne qui avait presque atteint les 36 km/h chute. Je roule à 31-32 km/h, aplati sur mes prolongateurs. Je lutte pour soutenir l’effort et c’est d’autant plus énervant que de voir des groupes se former sur ce long retour.
C’est aussi un peu démoralisant de savoir que nous avons 95km à réaliser. Car au kilomètre 90, je n’ai toujours pas terminé la boucle, et il reste 4km de petites pistes cyclables pour revenir à la zone de transition. Heureusement, le trafic est moins dense qu’à l’aller sur le chemin du retour. A environ 1km de poser le vélo, on roule à côté du parcours de course à pied qui est déjà bien peuplé par les plus rapides de la longue distance. Je ne suis pas mécontent de poser le vélo, avec un temps de 2:43:01 et une moyenne de 34.9 km/h.
La course à pied
Poser le vélo, puis changer de chaussures et troquer le casque pour la casquette et c’est parti pour la course à pied. Lors de la transition, j’ai aussi embarqué 3 gels supplémentaires mais au vu de mon état, je m’imagine mal pouvoir les ingérer. Mon estomac est en difficulté… Par contre, malgré la fatigue accumulée sur le vélo, je trouve que le début de la course à pied est plus facile que je ne l’imaginais. C’est certainement la discipline pour laquelle je suis le mieux entrainé, mais j’ai vraiment laissé beaucoup de forces sur le vélo. Alors je ne sais pas combien de temps ça va tenir.
En quittant la zone de transition, on court les 800 mètres qui nous permettent de rejoindre le départ natation et accessoirement la ligne d’arrivée de la course dans deux boucles de 10km. C’est aussi là que sont massés la plupart des supporters, mais je ne vois pas notre supporter et co-équipier Christian. Il est peut-être plus occupé par un cocktail sur une terrasse. Car la météo est bonne lors de cette journée ensoleillée des Pays-Bas!
Parti à moins de 5:00 min/km je sens que mon allure baisse petit à petit et après 8km je suis déjà à 5:05 min/km. Pas étonnant au vu de la fatigue jusque là. Le plus problématique c’est que je n’arrive strictement rien à avaler comme nourriture. Donc je bois régulièrement de la boisson isotonique sur la première boucle. Le parcours de course à pied est globalement le tour du lac dans lequel nous avons nagé le matin, avec quelques petits aller-retour pour porter la distance à 10km par tour. La course à pied est elle aussi globalement plate. On court tantôt sur de la route, tantôt sur des sentiers ou même sur des passerelles sur l’eau.
Après le premier tour, la fatigue est pesante dans les jambes. Je paie mon vélo que j’ai tourné un peu au-dessus des mes moyens du jour pour réaliser une bonne course à pied. Lors du début de ma seconde boucle, je rejoins ma chérie qui est sur son premier tour. Je l’encourage comme je peux. Je suis très content de la savoir encore dans la course, sachant que son entrainement a été très compliqué, surtout ces dernières semaines à cause d’un voyage professionnel à l’autre bout du monde.
Sur la deuxième boucle à pied, je dépasse des athlètes de la distance complète qui commencent à exploser. Il y en a aussi dans leur quatrième boucle qui me dépassent… Je bois un goblet de cola sur chaque ravitaillement pour tenter d’amener du sucre. Pour le marathon de Berlin, il devient urgent pour moi de trouver un plan de ravitaillement qui tienne la route. Car à ce rythme là, ça va être compliqué de boucler un marathon…
La fin de la deuxième boucle est compliquée, mon allure chute et je n’ai plus du tout de jus. Je suis bien content de terminer la longue ligne droite qui longe le lac puis nous ramène derrière la zone de transition. Il me reste moins de deux kilomètres… Tenir le coup.
Je rejoins la ligne d’arrivée en bouclant ma course à pied en 1:53:34. C’est fou comme on peut perdre des grappes de minutes sur quelques kilomètres. Mon temps final de 5:27:12 me satisfait au vu de mon entrainement. Et les 5 heures sont effectivement bien loin.
Après la course
Après avoir passé la ligne d’arrivée, je suis à la limite de vomir mais cela n’arrive pas. Je m’allonge quelques minutes sur un banc puis je bois un peu d’eau et mange un bout de pain. Ensuite, c’est un long labyrinthe pour pouvoir sortir de la zone d’arrivée et essayer d’accéder au bord de la boucle de course à pied. Je manque le passage de ma tendre moitié pour son début de deuxième boucle. Ensuite je récupère mon sac vert et mon téléphone. Le tracker me montre qu’elle est effectivement déjà passée.
En me rendant vers les douche, je croise Jérôme qui a terminé avant moi, au bénéfice d’un départ plus tôt mais surtout d’une meilleure course à pied.
La douche me fait le plus grand bien. Quelques minutes plus tard, je retrouve un peu d’appétit. Bien aidé il faut le dire par le grande qualité des plats servis en après-course. Mon estomac va de mieux en mieux.
Je retourne sur la ligne d’arrivée pour attendre ma chérie qui en termine, nous passons un peu de temps pour sa récupération puis allons chercher les vélos et les sacs, et on terme tous ensemble cette journée autour d’un BBQ Coréen au centre d’Almere! Ne me reste plus qu’à peaufiner ce qui doit l’être avant Berlin…
Ce que j’ai utilisé pour cette course
Natation:
- Combinaison Orca Alpha dont j’ai coupé les manches pour en faire une sleeveless maison
- Lunettes Tyr Tracer X Nano Mirrored avec de l’anti-buée de Decathlon
Vélo:
- Cervelo P3X avec roues Swissside Hadron Ultimate (625 devant / 800 derrière) tubeless, Continental GP5000 TR S 25mm, 36/52, cassette de 11-23
- Capteur de puissance Favero Assioma Duo
- Chaussures fizik Transiro R4
- Casque Lazer Bullet Aero 2.0 MIPS
- Lunettes Alpina Tri-Effect 2.0
- Porte dossard basique mais qui fait le job
Course à pied:
- Mêmes lunettes et ceinture porte-dossard que pour le vélo
- Chaussures Nike Vaporfly NEXT% 3
- Capteur de puissance / vitesse / distance: Stryd
- Casquette 2XU blanche
Toute la course:
- Garmin fenix 8 au poignet gauche, Apple Watch Ultra au poignet droit, les deux en mode transitions automatiques
- Capteur cardio Wahoo TRACKR
- Trifonction Kiwami Spider LD Aero