Tout savoir sur la tolérance de course des montres Garmin
Avec la sortie de la Forerunner 970, Garmin a introduit une nouvelle mesure destinée aux coureurs à pied: la tolérance de course. Ce nouveau widget indique la distance théorique maximale par semaine que l’on peut parcourir en course à pied sans risquer la surcharge, ou la blessure. C’est également dans ce sport que se ferait la meilleure progression, assurant le meilleur équilibre entre entrainement et récupération. Après près d’un mois avec la Forerunner 970, voici l’analyse complète de ce nouvel algorithme!
Contenu de l’article
Soutenir le site
Vous appréciez les contenus de nakan.ch? Vous souhaitez soutenir le site, tout en vous équipant avec les dernières nouveautés en matière de technologie sportive? En utilisant le lien sur l'un des logos ci-dessous, vous soutenez la réalisation de futurs tests de matériel sur le site! Et cela ne vous coûte rien de plus!
La vidéo sur la tolérance de course
Pour tout savoir sur la tolérance de course des montres Garmin en vidéo, je vous résume tout ce qu’il faut savoir sur cette fonction:
La progression: clé du succès en course à pied
C’est un principe de l’entrainement connu de (presque) tous: on ne débute pas la course à pied avec des sorties de 25km, ni un total hebdomadaire de 70km. La règle de progression généraliste veut que la progression maximale soit de 10% maximum par semaine. Mais comme beaucoup de règles générales, elles ne s’appliquent pas forcément à chaque individu.
La tolérance de course de Garmin: la limite théorique à ne pas dépasser
Chez Garmin, on a travaillé à un algorithme qui mesure des kilomètres hebdomadaires, et qui détermine la capacité de chacun à supporter un certain volume d’entrainement. En premier lieu, l’algorithme mesure le total hebdomadaire sur 7 jours glissants. Vous me direz: c’est simple, il suffit d’additionner. Mais ce n’est pas si simple…
Tous les kilomètres ne se valent pas
Pour l’algorithme de tolérance de course de Garmin, tous les kilomètres ne sont pas égaux. Un kilomètre en montée est plus impactant qu’un kilomètre à plat. Un kilomètre couru tranquillement est moins impactant qu’un kilomètre couru à bloc.
C’est la raison pour laquelle le widget va afficher deux distances. Dans l’exemple ci-dessous, elles sont proches: 44km et 44.5km. Ici, sur les 7 derniers jours, j’ai couru 44.5km. Mais l’algorithme de Garmin en a considéré 44 « seulement », car j’ai probablement couru une bonne partie de cette distance à allure assez faible:
Lorsqu’on mesure la tolérance de course, Garmin fournit des données d’impact dans le résumé des sorties. On peut voir qu’en fonction de l’effort, du dénivelé et d’autres paramètres comme les métriques avancées de course, Garmin quantifie plus ou moins la même distance que la sortie effective. Quelques exemples:
La magie de Garmin pour sortir un chiffre de kilomètres hebdomadaires
Après avoir traité le volume des 6 dernières semaines, l’algorithme de tolérance de course fixe une limite hebdomadaire « idéale ». Dans mon cas, lorsque j’ai commencé avec la Forerunner 970 (j’avais déjà un bon historique de course sur les deux mois précédents): 26km. Alors que depuis la mi-avril, je cours facilement 50 à 70km par semaine… Alors certes, le widget a fait évoluer ce chiffre après les 15 sorties réalisées avec la Forerunner 970. On est passé à 28km…
Résultat: mon widget est constamment dans l’orange, excédant le total recommandé. Car il ne s’agit pas d’un volume à réaliser sur une semaine calendaire, du lundi au dimanche, mais bien des 7 derniers jours.
Sur le widget, on voit aussi la progression sur les 6 dernières semaines, avec les variations de volume, et en orange l’évolution de la courbe de tolérance de course:
Les données détaillées d’analyse et l’évolution détaillée de la tolérance de course est d’ailleurs disponible dans Garmin Connect. Si la Forerunner 970 a pu me fournir des données dès que je l’ai mise en route initialement, c’est parce qu’elle a pu s’appuyer sur mon historique de Garmin Connect. Mais les graphiques ne prennent en compte que les courses réalisées avec la montre… J’ai bien des chiffres d’impact pour la fin mai jusqu’au premier juin, mais je n’ai utilisé la Forerunner 970 en course à pied pour la première fois que le 3 juin:
Ces données que l’algorithme ne prend pas en compte
On a vu plus haut les données que l’algorithme utilise pour ses mesures: intensité, dénivelé et dynamique de course. Mais il y a toutes celles qu’il ne prend pas en compte. Pour moi, voici les plus importantes:
- L’historique à long terme de l’athlète… Quelqu’un qui court depuis plus de 10 ans pourra augmenter le volume plus rapidement, même après une « pause », qu’une personne qui débute la course à pied.
- La nature du terrain: bien que le dénivelé soit pris en compte, et que les activités de trail comptent aussi bien que les activités de course sur route, la nature du terrain (graviers, sable, terrain meuble) aura un impact certain sur la « difficulté » des kilomètres, au-delà simplement de la mesure de l’allure.
- Les autres sports: les montres sur lesquelles l’algorithme de tolérance de course est présent sont notoirement les montres les plus multisport de la gamme de Garmin (dont la 970, montre de référence pour les triathlètes). Mais l’impact des autres sports n’a pas d’impact sur cet algorithme.
Le dernier point est, je le sais, discutable. Pourquoi ne pas proposer dans les options du widget de le prendre en compte ou pas, en fonction de l’objectif visé…
Les montres Garmin compatibles avec la tolérance de course
Notez que Garmin a annoncé vouloir mettre à jour prochainement la famille fenix 8 (fenix 8, Enduro 3 et dérivés comme la Tactix). Je mettrai à jour la liste dès que cette mise à jour sera disponible.
Conclusion sur la tolérance de course des montres Garmin
Garmin a fait le choix de mettre son algorithme de tolérance de course uniquement sur ses montres haut de gamme, comme la Forerunner 970 ou la fenix 8. Mais d’un autre côté, je pense que cet algorithme serait avant tout utile aux débutants en course à pied… Car tout comme pour l’estimation du temps de récupération après un effort, Garmin est très conservateur en ce qui concerne la tolérance de course. Exactement le type de précautions qu’il faudrait prendre lorsqu’on débute la course à pied.
Il y a deux choses à mon avis qui rendent cet algorithme moins pertinent pour les coureurs plus expérimentés: la première c’est l’absence de progression variable dans les chiffres, en fonction de l’historique de l’athlète. La seconde, c’est le fait que les coureurs plus expérimentés ne l’écouteront probablement pas et l’utiliseront simplement comme un indicateur supplémentaire de la difficulté de leur sortie de course à pied. C’est facile, on compare la distance réelle à la distance d’impact estimée. Le problème, c’est que l’on s’en remet à des algorithmes obscurs, et automatiques. Alors que renseigner un RPE nous oblige à se concentrer quelques secondes sur le ressenti.
Bien entendu, Garmin ne veut (peut) pas le faire, car la demande générale est d’avoir toutes les fonctions tout le temps sur toutes les montres. Mais l’idéal serait à mon avis de n’activer ce widget et ses données que pour les personnes qui débutent la course à pied, ou qui reprennent la course à pied après une pause, voire qui se lancent dans un nouveau plan d’entrainement. Lorsque le « rythme de croisière » est atteint (la tolérance n’augment plus de manière significative après 4-5 semaines), l’algorithme se désactive et indique simplement « entrainé ». Et plus encore, il devrait prioritairement figurer sur les modèles comme la Forerunner 165, 265 ou 570, plutôt que sur des montres destinées à des coureurs expérimentés. Mais ça, c’est si c’était des ingénieurs sportifs et non des financiers qui décidaient chez Garmin des caractéristiques de chaque modèle…
Supporter ce site pour de futurs articles
Rédiger des tests et des articles sur la technologie dans le sport est une passion dévorante! Cela fait plus de 12 ans que je le fais en marge de mon activité professionnelle et sportive.Je ne compte pas mon temps, et je ne suis absolument pas rémunéré par les marques pour le faire.
En passant par l'un des liens ci-dessous pour réaliser votre prochaine commande en ligne, je touche une petite commission sur la transaction, vous soutiendrez le site, et cela ne vous côutera pas plus cher!
Vous pouvez également soutenir le site au travers de la plateforme "Buy Me a Coffee" ou d'autres moyens de soutenir le site sur cette page. Je vous en remercie beaucoup!
Pour tout savoir sur ma politique de publication et de publicité sur le site, rendez-vous ici!
