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Visite du Head Office de Suunto, à Vantaa, en Finlande

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Suunto est l’une des marques historiques de la montre cardio GPS. Elle a été fondée en 1936 et fabriquait, à la base, des boussoles. C’est d’ailleurs une innovation qui nous semble tellement banale aujourd’hui, qui a conduit à la création de Suunto: faire flotter les aiguilles de la boussole dans du liquide! Ensuite, Kévin nous a déjà raconté l’histoire dans l’épisode de podcast consacré à la marque: un plongeur remarque que cette boussole fonctionne parfaitement sous l’eau. La marque se met à fabriquer des équipements pour la mesure en plongée, puis devient l’une des marques leader sur le marché de la montre outdoor. Sur le site, je teste des montres Suunto depuis 2015, avec le test de la Suunto Ambit 3 Run. Près de 10 ans plus tard, c’était donc un véritable honneur d’être convié quelques heures au cœur de la marque, pour une visite des bureaux du siège de Suunto, et de sa manufacture!

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Une visite peu préméditée

Je dois tout d’abord vous dire une chose. Différents concours de circonstances ont eu lieu successivement. Mais il y en a un qui n’en est pas: me retrouver en Finlande à cette période de l’année. Je dois vous dire que ma tendre moitié est une fille du nord. Elle a grandi dans ces grands espaces nordiques, presque arctiques. Et chaque année, elle me fait les yeux doux pour qu’on passe nos vacances dans des endroits ou vivent plus de rennes et d’orignaux que d’humains. Parfois je râle un peu, essayant (vainement jusque là), de négocier une fois, une destination plus tempérées pour nos festivités du nouvel-an. Mais bon, je proteste peu car, finalement, je suis toujours assez émerveillé de plein de choses dans la nuit polaire: les couleurs de la lumière et la nuit, les rencontres, les paysages et le fait que mes doigts de pied sont toujours là à la fin de la journée. D’ailleurs, avant de parler montres, voici une petite sélection de photos, pour celles et ceux qui ne sont pas (encore) abonnés à mon compte Instagram:

Non, il n’y a pas d’événements de marques à cette période de l’année

Dans le choix de notre destination qui a été arrêté assez tard à cause de mon changement de job au début de l’automne, nous avons planifié un voyage vers Oulu via Helsinki. Non pas parce qu’il s’agit des villes hébergeant les HQ de Polar et Suunto, mais parce que c’est là qu’on devait passer pour rejoindre le logement qu’on a réservé, maison attenante à une ferme de rennes. Et ce n’est pas non plus le fruit d’une concertation si un autre junkie de montres de sport se trouvait quelques centaines de kilomètres plus au nord, en Finlande également, ce que m’ont fait remarquer plusieurs lecteurs assidus à peine ai-je commencé à déballer mes affaires.

Je ne vais pas vous cacher que je savais bien que j’allais une nouvelle fois passer proche des deux sièges de deux marques de montres GPS. Mais au vu de la période de l’année, en plein entre les fêtes de Noël et le nouvel-an, les chances de pouvoir organiser une rencontre à ce moment semblaient faibles. Tout cela était sans compter sur une escale particulièrement longue à Helsinki au retour et à la gentillesse extrême de Kévin qui a organisé une visite de la manufacture de Suunto. Nous avons donc passé le temps d’escale, avec ma tendre moitié (qui utilise une montre Suunto depuis de nombreuses années), à visiter la maison mère de la marque finlandaise!

L’arrivée chez Suunto

La première chose que l’on remarque quand on arrive devant le bâtiment, c’est l’abri à vélo fermé devant l’entrée. Et malgré la température extérieure qui doit osciller à ce moment là à Vantaa entre -20°C et -15°C, je vous assure qu’il y avait des vélos parqués dedans! Une majorité des personnes qui travaillent ici sont des passionnés ou tout du moins des pratiquants de nombreuses disciplines sportives différentes.

Mettre son vélo à l’abri par ces températures n’est pas un luxe!

Notre hôte pour les heures qui vont suivre ne tarde pas à venir nous accueillir. Il est responsable produit, et travaille pour la marque depuis plus de 20 ans. Passé par le développement logiciel puis le développement des firmwares des montres, il est maintenant en charge du développement des produits au sens large. Quand il nous accueille, je note tout de suite qu’il arbore des produits Suunto qui ne semblent pas encore exister. Mais…

Quelques notes sur la confidentialité et les secrets industriels

Avant d’aller plus loin dans le récit de cette visite, je tiens à vous avertir que vous n’obtiendrez pas de scoops sur des produits ou des fonctions en développement et non encore annoncés de la marque. Ni de secrets de fabrication. La marque y veille précieusement et je l’accepte tout à fait. C’est la raison pour laquelle vous ne verrez pas ici de photos détaillées de la chaîne de production prises lors de notre tour, mais uniquement une vision globale, pas non plus de photos ou de noms de prototypes ou d’évocations de fonctionnalités qui ne seraient pas encore annoncées!

La visite commence par les bureaux

Une fois passée la porte d’entrée de la réception, c’est exactement comme me l’a décrit Kévin dans le podcast: à gauche c’est l’entrée des bureaux, ou se mêlent les équipes de recherche, de développement logiciel, de tests et les équipes administratives comprenant le marketing, les ressources humaines et tous ces gens. Grosso modo, cela représente pas loin de 300 personnes. Mais comme pour beaucoup d’entreprises, la période Covid a été synonyme d’introduction de plus de télétravail pour les employés de Suunto aussi (en tout cas ceux qui le peuvent).

Les bureaux sont étalés sur 4 étages. Nous n’avons pas visité l’entier des locaux, mais notre guide m’explique en rigolant que suivant ce que l’on pourrait voir, il ne nous laissera jamais ressortir vivants! C’est à l’étage de la recherche et développement que se trouvent les choses les plus intéressantes pour le geek qui s’émerveille en moi: imprimantes 3D, prototypage, ébauches, schémas… Mais d’un autre côté, j’ai bien envie de ressortir vivant de ces locaux pour prendre mon vol!

La salle de sport des employés de Suunto

Les bureaux sont, pour ce que j’en ai vu, bien disposés et spacieux, dans une ambiance feutrée et cozy. En plus des bureaux et traditionnelles salles de réunions, les employés ont à leur disposition une salle de sport ainsi que (quoi de plus normal pour des bureaux en Finlande) des saunas…

La production des montres: la manufacture de Suunto

Toutes les montres de la gamme actuelle sont exposées dans le hall d’entrée du bâtiment

Retour dans le hall d’entrée. Avant de partir du côté droit cette fois, je jette un œil sur les présentoirs qui exhibent fièrement les derniers modèles de la marque: montres de plongée, montres de sport et autres accessoires. Je note que parmi tous les modèles de Suunto figure aussi un compteur Hammerhead Karoo 2. Il se trouve en effet que Suunto ne propose pas de compteur vélo à son catalogue (et n’en a jamais proposé). Mais il y a quelques temps, un accord permettant d’afficher les cartes de chaleur de Suunto sur le compteur de Hammerhead et de synchroniser automatiquement les activités de ce dernier dans l’app Suunto avait été conclu.

Précautions avant d’entrer: le danger de l’électricité statique

Puis vient le moment d’entrer là ou sont produites les montres. Mais avant, il faut s’assurer de ne pas emmener avec nous d’électricité statique. En effet, les composants électroniques « nus » sont très sensibles à l’électricité statique. Il peut suffire d’une décharge inopportune pour rendre inopérant un composant ou même une montre en cours de fabrication.

Avant d’entrer dans la manufacture, il est indispensable de s’équiper contre l’électricité statique

Nous revêtons donc des blouses spécialement conçues pour éviter de risquer une décharge statique inopinée. Une sorte de tiges antistatique à poser sur les chaussures sont également disposées à l’entrée. Une fois bien équipés, nous pouvons enfin franchir la double porte qui s’ouvre sur l’endroit où a été fabriquée la Suunto Vertical que je porte alors au poignet.

Le travail de fourmi que représente l’assemblage d’une montre

On découvre ainsi un labyrinthe très organisé de petits ateliers. Chaque poste a une mission spécifique: poser le circuit électronique dans le boîtier ici. Coller une antenne là. Poser l’écran et le verre. Tester le fonctionnement électronique. Charger la version actuelle du firmware. Tester l’étanchéité. Disposer les accessoires dans la boite…

Vue globale de la manufacture vue du haut

Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’absence de système de production très automatisé. Pas de tapis roulant avec des montres qui défilent à la chaîne. Pas ou peu de travail automatisé effectué par des bras robotisés. Mais des personnes qui, patiemment, assemblent avec minutie chaque partie de chaque montre. Ensuite, on attache un bracelet « de série » ou le choix personnalisé de la personne qui l’a commandée. Puis la montre est soigneusement nettoyée et disposée dans sa boite, le sticker apposé sur le verre, la boite est fermée et scellée.

Chaque zone a son propre modèle de montre. D’un côté, la production des appareils de plongée. Dans un autre, les Suunto Vertical. A côté, les Suunto 9 Peak Pro. Et juste avant de sortir, les Suunto 5 Peak. Je vois ici un boîtier à moitié assemblé, ici un écran avec sa nappe de connexion… Lors de notre visite, la production est loin de son niveau maximal, et beaucoup de postes ne sont pas occupés. J’essaie de m’imaginer les lieux lorsque tout le monde est à son poste…

Les montres sont fabriquées, étapes par étapes, par différentes personnes sur ces nombreux ateliers

Une fois terminée et emballée, la montre dans son emballage part ensuite de l’autre côté du couloir pour entrer dans le circuit logistique. La montre que je viens de voir s’assembler partira pour un long voyage, avant d’accompagner un ou une sportive dans ses projets sportifs personnels!

L’occasion de causer sport, montres et Suunto en général

Après ce tour guidé de la manufacture et la prise de hauteur pour les photos qui illustrent cet article, nous partons à la quête d’un repas. La cantine de Suunto est encore fermée, probablement parce que tous les employés ne sont pas encore de retour cette semaine après les fêtes de fin d’année…

Nous sortons donc pour aller manger un pizza et échanger sur le triathlon, le sport en général et les montres. On commence à échanger sur les 5 participations (!!) aux World de Hawaii de notre guide. De son passage à Lausanne, chez nous, pour participer à une étape des championnats du monde ITU. Puis sur les triathlons finalandais, j’échange d’ailleurs mon expérience de Lathi en 2019.

Et enfin, on parle de montres. De Suunto par rapport à la concurrence, de Polar, de Garmin, de Coros… De la situation de Suunto lorsqu’elle faisait partie du groupe Amer Sports, et des nouveautés qu’impliquent le changement de propriétaire de la marque. Des discussions que j’ai eues ce jour, je sens la même confiance retrouvée en l’avenir que celle que j’avais ressentie lors de l’enregistrement avec Kévin.

La concurrence: oui on regarde ce qui se fait… pour faire mieux

La discussion est intéressante. Contrairement à certains contacts que j’ai eus avec des personnes d’autres marques, qui semblaient feindre ne pas connaître les dernières fonctions de Garmin, voire même ignorer jusqu’à l’existence de la marque Coros… Pas de technique de l’autruche chez Suunto. Pas de langue de bois. Quand je commence à parler de cartes routables, de personnalisation du profil de triathlon, d’ajouts de fonctions ou d’autres sujets que j’aime aborder, la discussion est sans langue de bois.

« Bien sûr qu’on regarde ce que font les autres », me dit notre hôte. « Je m’entraîne parfois avec ma Suunto à un poignet et une montre concurrente à l’autre ». Pour voir comment ça fonctionne. L’idée n’est pas de copier telle ou telle fonction. Mais de comprendre: quel est le besoin qui se cache derrière…

Suunto et Polar, deux boites finlandaises, qui ont connu le même chemin tortueux

On évoque la période post-Ambit. Quand chez Suunto, on a tourné la page. Recommencé avec quelque chose de neuf, tout recréé de zéro ou presque. « Ca nous a pris 5 ans pour revenir à niveau », me dit-il. C’est une réalité. Si on se souvient dans quel état de maturité était sortie la Spartan Ultra… « C’était pareil, à peu près à la même période, pour Polar. Mais eux l’ont fait deux fois ». En effet, Polar avait fait table rase, non seulement sur la plateforme des montres mais aussi, en même temps, avec la plateforme logicielle. Une V800 toute neuve et non terminée fonctionnellement se synchronisait à un Polar Flow à ses balbutiements. La montre a évolué, petit à petit, pour arriver à un niveau fonctionnel acceptable près de 3 ans plus tard. Puis, rebelote avec la Vantage.

Cela a été douloureux aussi pour Suunto, qui a pourtant fait les choses en deux temps. D’abord la plateforme de la montre, puis le remplacement de l’application MoveScount. Désormais, le travail est accompli. La plateforme logicielle des montres est arrivée à un niveau remarquable. L’application gagne également en fonctionnalités de manière continue.

Mais ces années de travail intensif ont laissé un boulevard à Garmin. Une entreprise qui dispose d’une force bien supérieure à Suunto et Polar réunis, que ce soit en termes de R&D ou de développement de nouvelles fonctions logicielles.

L’avenir de Suunto est envisagé avec une certaine sérénité

Le changement de mains de la société ne va naturellement pas sans poser des questions sur la vision du nouveau propriétaire, sur ses plans… Cette immersion de quelques heures m’ont donné l’impression que Suunto est une entreprise profondément ancrée dans sa culture finlandaise. L’esprit aventurier de Tuomas Vohlonen, l’inventeur de la boussole qui baigne dans l’eau et créateur de Suunto semble toujours animer ceux qui font l’entreprise. Ceux qui dessinent des montres, qui esquissent leurs nouvelles fonctions et qui, de l’autre côté du bâtiment, les assemblent.

Je me réjouis d’en avoir appris plus sur le fonctionnement de Suunto, sur ses entrailles et ses projets. J’espère qu’au travers des près de 3 heures que j’ai passées à Vantaa retranscrites dans cet article, j’aurai pu vous donner une idée de ce qui s’y passe. Sans trahir de secrets, mais en dévoilant peut-être un peu plus du mystère qui entoure ce qui se passe avant le moment où on ouvre la boite qui révèle sa nouvelle montre de sport.

Ha, et note aux autres, qu’il s’agisse de Polar, Garmin ou Coros. J’écris volontiers le même genre d’article, si un jour je passe près de chez vous et que vous m’ouvrez votre porte ;-)

A voir ou lire pour la suite

Pour aller plus loin, je vous mets ici les liens vers quelques articles liés:

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La Suunto Race

La Suunto Vertical

La Suunto 9 Peak Pro

4 commentaires

  1. Merci pour cette visite guidée et ces quelques photos, on s’y croirait !
    Je suis sur le point d’abandonner Garmin après plus de 10 ans d’utilisation pour passer chez Suunto avec une Vertical. J’espère ne pas être déçu…

  2. Top merci pour cette visite ! Je n’utilise perso pas de suunto mais je suis toujours très intéressé par tout ce qui touche à notre passion commune à tous : le sport et sa technologie, de près ou de loin !
    Bon retour chez vous ;-)

  3. Merci pour cette visite, il est toujours intéressant de visiter des sites industriels.
    Surtout maintenant, il n’en reste plus beaucoup en Europe…

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