Focus

De mon canapé à l’Ironman

La rédaction de ce billet a commencé dès le début de ma préparation pour l’Ironman de Lanzarote. En effet, je me suis posé cette question simple pendant un entraînement de natation plutôt long, au début de ma préparation en décembre, en regardant se déformer les lignes du fond du bassin, après chacun de mes mouvements:

Comment en suis-je arrivé là?

Plus qu’un bilan sur une saison ou une course, ce billet retrace le parcours qui m’a mené de ma vie de sédentaire ne pratiquant pas de sport à celui de finisher d’un Ironman, 8 ans et bien des changements plus tard. Au début, je pensais publier cette histoire en plusieurs chapitres dans des billets séparés, mais au final, pour garder l’unité et la chronologie du texte, j’ai choisi de le publier en une fois, sous ce titre que j’ai honteusement volé à une personne qui se reconnaîtra si elle passe ici, par hasard… Qu’elle me pardonne.

Des traces de sport dans ma jeunesse

Je pense que c’est le cas pour beaucoup de personnes qui ont vécu leur enfance dans la région lausannoise: ma première expérience sportive a eu lieu un samedi après-midi à Vidy dans le cadre des 4km de Lausanne. Deux petites participations, et puis s’en va. Je n’avais pas d’attrait particulier pour la course à pied.

Du sport, je vais continuer à en pratiquer, comme ça, cherchant sans véritable conviction celui qui me conviendra le mieux. Ce sont le tennis et le football qui « dureront » le plus longtemps, sans toutefois que je ne laisse un empreinte indélébile dans aucune de ces deux disciplines. Et puis plus rien, niveau sportif bien entendu, pendant bien des années.

Le vélo de mon grand-père

C’était lorsque je passais régulièrement voir mes grand parents à Genève que tout a vraiment commencé. En 2003. Je ne sais plus exactement quand, mais ça n’a pas la moindre importance. J’arrivais chez eux vers 18h après le travail, et quand il faisait beau, j’empruntais le vélo de course de mon grand père pour aller faire un petit tour dans la campagne environnante. Un petit tour, 2km au maximum. Mais contrairement aux vélos sur lesquels j’avais roulé quand j’étais gamin, celui-là me donnait une impression de vitesse et de facilité qui me plaisait beaucoup.

J’ai plusieurs fois piqué le vélo à grand papa, le soir, pour rouler quelques minutes. Et puis je me suis dit, avec en tête mon maigre salaire d’apprenti, qu’il faudrait que je m’en achète un.

Quelques mois plus tard, je me retrouvais propriétaire de mon premier vélo de course, avec les pédales automatiques, les chaussures et un magnifique casque. Je chevauche alors fièrement l’engin pour des sorties de 3km, la tête pleine de rêves de tour de France et d’échappées solitaires, acclamé par la foule.

Mon vélo

Passe l’année 2004, avec ses petits exploits comme la première sortie de plus de 20km. Je pratique le vélo « de temps en temps », quand il fait beau. Je commence à remplacer les shorts de tennis et les polos par un vrai équipement de cycliste.

Les sorties sont toujours entrecoupées de pauses cigarettes. Ça pourrait en faire sourire plus d’un aujourd’hui, mais oui, à cette époque, j’étais fumeur…

En même temps que je continue à rouler tranquillement, j’entends parler de quelque chose qui deviendrait peut-être l’objectif de ma vie: une cyclosportive organisée au mois de juin autour du lac Léman qui propose 3 distance à choix, ouverte à tout cycliste auto-proclamé! Je décide fin 2004 de relever le défi insensé du départ d’Evian pour arriver à Lausanne après 110km! Et en préparation, je m’inscrirais également à la journée Lausannoise du vélo, fin mai.

2005: L’année des premières compet’

Début 2005, la préparation est donc centrée sur l’objectif ultime: Evian – Lausanne en juin. Dans cette préparation, les sorties passent de 20 à 30km, puis à 40km. Au mois d’avril, première sortie de presque 50km.

La préparation arrive à son paroxysme avec « la » sortie: Cugy – Col du Mollendruz – Retour ». Quasi 70km, avec un col. Je me revois dans la montée, penser à tous ceux qui comme moi à ce moment là franchissaient en tête la ligne d’arrivée au sommet de l’Izoard ou du Mont Ventoux! Au sommet, clope bien méritée avant de redescendre et de rentrer à la maison.

C’est donc préparé comme jamais que je me présente au départ de la journée lausannoise du vélo. C’est la première fois depuis que, gamin et trottinant les 4km de Lausanne, je porte un dossard! Pour cette manifestation, pas de départ en peloton et pas de chronomètre, on part quand on veux.

Départ en groupe ou pas, pour moi, c’est la compet! J’envoie la sauce, mais sans me griller. J’essaye de faire craquer ceux qui prennent ma roue en plaçant des mines tout le temps. En effet, à ce moment je ne sais pas encore qu’à vélo il est inutile de vouloir toujours être devant, et qu’on peut rouler en groupe. Jusque là, j’ai toujours roulé seul. Dès que j’en ai un aux basques, j’en met une! J’ai l’impression d’être Yvan Basso, dont j’ai piqué le maillot, seul contre tous dans l’étape cruciale du Tour! Finalement j’en termine en 2h15, à 22km/h de moyenne. Très heureux!

Tous les résultats de mes « compet' » depuis la journée lausannoise 2005 sont disponibles sur ce blog, sur la page des résultats!

Reste le gros objectif, celui qui me consacrera comme un cycliste d’exception: Evian-Lausanne, 110km! C’est anxieux au possible que j’embarque sur le bateau de la CGN qui me mène à Evian. Le départ est donné, et cette fois-ci, c’est un départ par groupes de 20, et donc ça ressemble bien plus à de la compétition. Mais je gère correctement, pour pas me griller. Ma plus grosse sortie, celle du Mollendruz, n’est longue que de 70km, et là, c’est 110km qu’il faut affronter.

J’arrive au bout déchiré mais heureux de l’avoir fait. Plus de 30km/h de moyenne, j’ai l’impression d’avoir volé tout du long, et d’être entré dans quelque chose de nouveau. Quelques jours plus tard, je veux remettre ça l’année d’après, mais sur le tour complet.

Au cours de l’été 2005, je prends également le départ de la Favorite, sur le petit parcours, puis termine la saison en « roue libre ». Total de la saison: 2500km environ.

Le Pinarello

En novembre 2005, je décide de troquer mon vélo « Racer » de chez Athleticum par un vélo de course digne de ce nom, en carbone. Mon choix se porte rapidement sur la marque Pinarello, pour le design de ses cadres et le prestige de son nom. Je finis par choisir un Pinarello f4:13, équipé d’un groupe Campagnolo Chorus, ma première expérience avec l’équipementier italien.

Rapidement, je remplace également les roues d’origine par des Fulcrum Racing 1.

Cette machine est toujours mon vélo de route actuel, n’ayant vu changer que ses roues depuis, ainsi que l’apparition d’un prolongateur sur le guidon.

Le gros objectif de l’année 2006 est donc le Cyclotour du Léman, tour du lac complet soit presque 180km. La préparation se présente bien, et malgré le fait qu’aucune sortie de préparation n’ait atteint la distance de la compétition, je boucle le tour du lac en 5h13, à plus de 34km/h de moyenne! Performance de choix, que je considère comme extraordinaire aujourd’hui avec le recul. Dire qu’à cette période, avant de départ pour faire baisser le stress, je grillais une clope!

La saison 2006 continue avec la Favorite complète, pour se terminer avec un kilométrage légèrement supérieur à celui de 2005.

2007 annus horribilis

L’année 2007 devait être une copie conforme de 2006, avec les mêmes objectifs. Malheureusement, plusieurs raisons vont modifier mes projets.

La météo sur le Cyclotour cette année n’est pas clémente, extrait de mon billet publié à la suite de la course:

Je prends les roues des gars de mon groupe. On roule à 36 km/h de moyenne entre Lausanne et Montreux, je serre les dents, mais tient le coup. C’est par là que je sors mon K-Way parce qu’il commence à pleuvoir.

En arrivant sur Villeneuve, la moyenne baisse un tantinet, de 1km/h environ, quelques kilomètres plus loin, on arrive vers Saint Gingolph… …et là, c’est le drame…

Je plante le décors: un virage, une ligne de chemin de fer en travers, et une pluie battante. J’ai pourtant bien ralentis sur les indications des commissaires de course, mais ma roue avant se fait la malle, et avant d’avoir le temps de me rendre compte de ce qui m’arrive, je glisse par terre en regardant mon vélo s’écraser sur la route.

La fin de la course devient rapidement un calvaire, ayant perdu le contact avec le peloton, et bien entendu, à cause du choc de la chute:

Je fais un rapide inventaire de ce qui va pas: ma main gauche a pris une secouée, mon coude droit aussi, mais rien de trop grave pour ne pas repartir. Mon vélo, après un rapide coup d’oeil, n’a rien de grave non plus. Je grimpe sur la machine et repars, j’arrive même rapidement à rejoindre mon groupe, au prix d’un bel effort quand même.

Cependant, je n’arrive pas (plus) à les suivre, et je ne comprends pas tout de suite pourquoi. En fait, et j’ai découvert ces éléments les uns après les autres: de un, je ne sais plus comment mettre ma main gauche sur le guidon pour qu’elle ne me fasse pas mal, de deux, mon dérailleur arrière a souffert de la chute, un réglage très difficile de mes vitesses me force à rester le plus longtemps possible sur le même braquet, de trois, un vent de face sur la côte française, et de quatre, la pluie qui continue… Bref, pas la joie. Avec tout ça, je fais le Bouveret – Genève avec une moyenne à 22 km/h, pas top. De plus, j’ai du demander l’assistance technique pour un porte-gourde qui n’en fait qu’à sa tête, puisque le filletage de mon cadre a explosé lors de la chute.

Je boucle le tour du Léman en 6h25, et j’annule dans la foulée ma participation à la Printanière et à la Favorite. C’est ma première chute à vélo, et je perd confiance. La saison 2007 s’arrête quasiment là, les kilomètres effectués ensuite seront anecdotiques.

Une autre explication possible à l’arrêt provisoire du vélo est mon changement de travail début 2007, et la plus grande difficulté à trouver du temps pour m’entraîner.

Un petit pas en course à pied et une diminution de dose de sport

Lors de la saison 2007, et parce que d’une part je pratique clairement moins le vélo suite au Cyclotour et que d’autre part j’ai moins de temps à consacrer à l’entraînement, je décide d’essayer de me mettre à la course à pied.

La découverte de ce sport nouveau est assez similaire à mes débuts à vélo. Achat d’une paire de chaussures, et départ pour 1km de course à pied avant de revenir en marchant. Les progrès sont tout sauf spectaculaires. La motivation en dent de scie et la difficulté dans ma progression feront de mes années 2007 et 2008 des années peu prolifiques au niveau sportif, sans véritable kilométrage à vélo et le minimum syndical en course à pied, avec en plus une augmentation notable de ma consommation d’herbe à Nicot.

2008 – 2009: La contamination par le triathlon

En août 2008, j’ai quasiment laissé tomber le sport. Si je n’ai pas encore vendu mon vélo, c’est par fierté plus que par utilité. Un dimanche après-midi, de sortie à Lausanne, je tombe nez à nez avec une barrière toute décorée de banderoles Asics. D’un coup d’un seul, derrière la barrière surgit de nulle part un cycliste tout mouillé. Je ne le sais pas encore, mais c’est ma première rencontre avec un triathlète. Intrigué, je remonte le parcours pour savoir d’où peuvent venir ces cyclistes et comprendre pourquoi ils sont tout dégoulinants.

En arrivant devant le musée Olympique, j’ai de la peine à en croire mes yeux. Ces gens alignent sans broncher de la natation, un tour à vélo et de la course à pied. Je suis admiratif en regardant se succéder les départs et les arrivées. Mon après-midi se passe au cœur du Triathlon de Lausanne. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi, mais ce sport suscite en moi un intérêt aussi soudain qu’inattendu. Dans un élan inexplicable, je me décide à participer à ce triathlon l’année suivante sur distance short, pour voir.

Après tout, pourquoi pas? J’ai bien connu mes années de gloire en cyclisme et en exagérant un tout petit peu on peut dire que je suis un coureur à pied. Il ne reste que la natation. Mais la natation, ça me semble si facile que ce problème se réglera comme un détail.

Mon activité sportive connaît alors un nouveau départ, ayant trouvé une motivation nouvelle. Fin 2008, le vélo et les baskets reprennent du service! Début 2009, je décide de profiter de ma participation au triathlon de Lausanne pour accomplir le Défi Sportif Lausannois. Je sélectionne en guise de « répétition générale » le short distance d’Yverdon en juin. Dans la foulée, je m’inscris avec un collègue aux 10km de Lausanne, avec comme objectif d’en finir en moins d’une heure. Objectif qui sera atteint de justesse, en 57 minutes.

Des débuts difficiles en natation

Fin avril, ma condition en course à pied et à vélo me laisse croire que ces deux disciplines ne poseront pas de problème pour le mois de juin, et décide de commencer mon entraînement en natation. Il y a 500 mètres à parcourir, « un mois et demi de préparation seront amplement suffisant » me dis-je alors… Lorsque j’entre dans le bassin de Mon Repos, que j’ajuste sur mon visage mes lunettes flambant neuves, j’ignore encore que je vais connaître dans quelques secondes une de mes plus grande désillusion. Quand j’arrive au bout de la première longueur, soit 25 mètres, dans un crawl plus qu’approximatif, je suis épuisé. De retour chez moi, je saisis mon carnet dans lequel je consigne soigneusement tous mes entraînements depuis 2005, et je note:

02.05.2009
Natation: Mont-Repos
10x25m / meilleur temps aux 50m: ~1min10 (difficile de déclencher le chrono en même temps que je tape le mur à moitié en train de me noyer).

Crevé après 25 mètres. Séries de 2x25m avec break de 2min. Beaucoup de travail à faire sur la technique de crawl. Comment on respire dans ce sport ? Sorti de la piscine complètement mort. Quel sport de boeuf!

Ensuite, je me met immédiatement en quête d’un cours de natation. Après plusieurs tentatives infructueuses, je trouve finalement une place dans les cours d’été de Morges natation. C’est grâce à ce cours probablement que mon projet de triathlon n’est pas tombé à l’eau, au sens propre comme au figuré!

J’apprends alors les bases du crawl, de la brasse et du dos. Au fur et à mesure des entraînements, mon aisance dans l’eau s’améliore. J’essaie d’allonger la distance pour réussir peu avant le tri d’Yverdon à enchaîner 350 mètres de crawl. Entre temps, j’ai acquis une combinaison néoprène, que je teste une fois avant la compétition. Les voyants passent enfin du rouge au vert dans les 3 disciplines. Un temps probable de 10 à 12 minutes pour ces 500 mètres devient envisageable.

Le premier tri

Une fois arrivé à Yverdon le jour de la course, j’ai du passer au moins 1h30 à préparer ma zone de transition. Le moindre détail fait l’objet d’une attention toute particulière. N’ayant aucune expérience dans le domaine, j’ai consulté un ou deux sites Internet ainsi qu’un bouquin sur le triathlon. J’enfile la combinaison néoprène par dessus ma tri-fonction, me met dans l’eau. Au moment ou retentit le coup de pistolet, je suis tellement stressé que mes pulsations sont probablement déjà à 150! Je n’avais jamais nagé en eau libre, encore moins 500 mètres en continu jusqu’à ce jour. J’arrive au bout de ce triathlon vidé mais heureux, plus motivé que jamais à participer à celui de Lausanne.

L’été se passe au rythme des 3 disciplines, essayant d’améliorer mon endurance en natation et surtout en course à pied, sachant que j’ai programmé le semi-marathon de Lausanne en octobre. Parfois je m’entraîne en natation dans le lac, même si ces eaux troubles et parfois sales ne sont pas vraiment ma tasse de thé.

Le rêve un peu fou de l’Ironman

Toujours durant l’été 2009, en écumant les forums et autres sites de triathlon, ce qui devait arriver arriva: j’apprends l’existence de la distance Ironman. Avant même d’avoir bouclé mon deuxième triathlon sur distance sprint, sans avoir aucune idée de ce que représente un marathon, qui plus est couru après 180km de vélo, je me fixe comme objectif de participer à un de ces trucs de fou!

Je me concentre toutefois sur la fin de ma saison, et fini par boucler mon deuxième triathlon et mon premier semi-marathon deux mois plus tard à Lausanne. Certes, les temps sont loin d’être exceptionnels, 1h29 pour le tri, et 1h58 pour le semi. Mais le plaisir de pratiquer le sport est revenu à son niveau de 2006.

La ligne d’arrivée du semi-marathon franchie, ma saison s’achève. Je commence alors à planifier les 3 prochaines. Objectif ultime, boucler un Ironman sur la saison 2012 voire au pire 2013. Pour y parvenir, les étapes sont les suivantes: saison 2010, triathlons sur distance Olympique, à vélo multiplier les sorties plus longues. Enfin, en course à pied, boucler un premier marathon. La saison 2011 devrait voir l’accomplissement d’un « semi-Ironman », d’un deuxième marathon et d’un kilométrage annuel à vélo qui devra dépasser les 3000km, ce que je n’ai encore jamais fait jusque là. Enfin, si tout se passe bien, l’année 2012 devrait me voir m’essayer à la distance Ironman.

Rapidement, mon choix se porte sur l’Ironman 70.3 de Rapperswil en 2011, et l’Ironman de Lazarote pour 2012. A ceux qui me connaissent, vous serez peut-être un peu dubitatifs, mais oui: le choix de Lanzarote date de novembre 2009, choix que j’ai déjà largement expliqué sur ce blog.

Le tabac, c’est tabou

Reste un dernier problème à régler, mais de taille. Il me paraît clair que je ne terminerais pas un Ironman en étant fumeur. Après plusieurs semaines de mise en condition, après plusieurs tentatives avortées aussi, je grille ma dernière cigarette le 12 janvier 2010 (enfin, dernière à ce jour…).

Un plan qui file comme sur des roulettes

La saison 2010 se passe exactement comme prévu, avec l’accomplissement du triathlon de Nyon sur distance Olympique, et le triathlon de Lausanne en relais en famille avant d’enchaîner directement avec le DO! En octobre, je termine mon premier marathon en 3h53, avec comme objectif initial 4h, je suis plus qu’heureux même si complètement anéanti physiquement.

Le Tri Team Lutry

A l’inter-saison, je commence à me poser la question de mon adhésion à un club de triathlon. Le nombre d’heures passées à l’entraînement augmente considérablement et je ressens de plus en plus de lassitude à les accomplir seul. Dès le début de l’année, je me renseigne pour finalement prendre contact avec le Tri Team Lutry. Je finis par rencontrer certains membres de ce club à Rapperswil puis à y adhérer définitivement à la fin de l’été.

Quoi qu’il en soit, ceci n’a aucun impact sur mes projets pour la saison 2011 et cette dernière se déroule selon les plans, la préparation bien qu’imparfaite du 70.3 de Rapperswil se passe bien, et j’en termine en 5h39. Peu après la course, j’officialise l’objectif de la saison suivante en m’inscrivant pour l’Ironman de Lanzarote. Mon deuxième marathon, toujours couru à Lausanne en octobre, est bouclé en 3h33.

La préparation Ironman commence, mais mal

A peine l’arrivée du marathon et déjà le début de la préparation spécifique pour l’Ironman. Trop d’empressement à commencer la préparation, et pas assez de récupération après l’éprouvante épreuve du marathon auront raison de la bonne santé de mon pied droit. Les mois de décembre et de janvier passeront en repos forcé en ce qui concerne course à pied, ajoutant de l’incertitude à une préparation déjà emplie de doutes.

Finalement, c’est lors du camp d’entraînement à Lanzarote que les séances de course à pied reprennent véritablement: tout un symbole! Le reste de la préparation se passe selon les plans, et le jour de la course approche. Paradoxalement, plus les jours passent, plus je me sens prêt pour affronter cette course, mais d’un autre côté, le doute mon ronge… C’est le côté négatif de faire partie d’un club, on annonce un objectif, d’autres participent à la même course et on a pas vraiment envie d’être celui qui n’est pas allé au bout. Ca met inévitablement la pression.

Le jour de la course arrive enfin. Tout ce qui c’est passé durant cette course, vous le savez déjà. Au moment ou je passe la ligne d’arrivée, j’ai laissé toutes mes forces dans la bataille…

Conclusion

…à ce moment, je suis tellement fatigué… Je m’assois sur un banc, à côté du parc à vélo. Et ferme les yeux. Toute cette histoire me revient à l’esprit, à force de détail. En revenant en arrière, au tout début, je repense finalement à ce jour de 2003, et me demande:

Mais qu’est-ce qui m’a pris, à ce moment, de me lever de ce canapé si confortable pour descendre dans la cave de grand-papa et de partir avec son vélo? Que s’est-il passé durant ce millième de seconde qui m’a fait passer de mon canapé à l’Ironman?

7 commentaires

  1. Incroyable histoire si bien ecrite…
    J’ai l’impression de passer par les memes etapes, cependant sans savoir ou cela va me mener…
    Une arrivee a Geneve il y a deux ans et demi, obsede par le travail jusque jusqu’a ce premier Janvier 2012 ou j’ai decide d’accorder plus de temps au sport et a la nature…
    Une preparation de quatre mois et en mai, je courais le marathon de Geneve, le trail du Saleve et les 180km autour du Lac (en 5 heures).
    Quel bonheur de voir l’evolution!

  2. Effectivement, il y a eu du boulot…

    Le niveau et la progression en tri sont franchement bons, est-ce du aux années vélo ?

    En tous les cas voici une belle histoire. Mais après un tel succès quels seront tes prochains objectifs ?

    1. Salut Bat!

      La progression, je ne sais pas si le niveau de vélo que j’avais avant de commencer le tri a eu un gros impact. Par contre, le fait d’arrêter de fumer en 2010 en a clairement eu un!

      En ce qui concerne les objectifs futurs, je suis assez content de m’être inscrit au 70.3 d’Aix en Provence avant l’IM de Lanza, comme ça j’ai pas trop le choix, je suis obligé de continuer l’entraînement. Et comme j’avais déjà dans les grandes lignes réfléchi à mes objectifs futurs (en tout cas en ce qui concerne 2013) assez tôt, les futurs objectifs sont assez clairs pour moi, mais le moyen d’y arriver un peu moins.

      A court terme, je vais faire la saison « locale » de triathlon en Suisse, puis Aix en Provence. Entre temps, je planifie donc la saison prochaine et en parlerais ici quand les choses seront décidées.

      Bonne continuation à toi!

  3. Waw très belle histoire! Mon compagnon fait du triathlon également et c’est clair que ce n’est pas facile tous les jours!

    Mais ça me fait penser à l’Alchimiste de Paulo Coelho: Au début c’est « la chance du débutant », puis il faut faire attention aux signes et la volonté et la motivation sont testées à rudes épreuves pour enfin arriver au bout de ses objectifs et de pouvoir se retourner et voir tout le chemin parcouru et enduré!

    En tout cas beau parcours dans le tri! J’ai hâte d’aller supporter mon compagnon dans son premier ironman 70.3 (qui normalement sera celui du Luxembourg :p) et je vais de ce pas lui filer le lien de ton blog :D

    Au plaisir de te lire!

  4. Salut juste pour te dire que ton histoire est très bien raconté. ..j’adore. ..car à quelques détail près c’est la mienne..
    Ps : merci pour cette agréable lecture.
    Sportivement. Brian

  5. Merci pour ces partages et tes impressions, émotions dans cette belle aventures sportives ! Telle va la vie, où on ne l’attend pas toujours (et heureusement) …. Bonne continuation et encore merci pour ces réflexions et motivations que tu me fournis pour passer du temps en nageant, en pédalant ou en courant !
    … finalement, il doit être trop confortable ce canapé pour pouvoir y rester longtemps !

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