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Quelle ergonomie pour la montre de demain?

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Le tactile sur les wearables est un échec lorsqu’on les utilise pour un entrainement sportif. C’est mon avis mais je suppose qu’il est partagé par une grande partie des utilisateurs. Et si il y a un domaine qui a vu peu de changements depuis le début des années 2000 et les premières montres GPS, c’est bien l’ergonomie matérielle de ces montres. Alors, quelles sont les ergonomies qui existent sur le marché, quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ?

Le tactile n’est pas efficace partout

Il n’est d’interface plus redoutable d’efficacité sur une tablette ou un smartphone que le tactile. Imaginez l’espace d’un instant votre smartphone piloté exclusivement par des boutons… Mais alors pourquoi cette technologie si pratique sur ces appareils devient aussi désastreuse lorsqu’on l’applique à une montre connectée? Simplement à cause de la taille de l’écran.

De la différence entre l’écran d’un smartphone et d’une montre

Les icônes d’applications sur votre smartphone ont une taille légèrement supérieure à la surface de pression d’un doigt. Il est donc possible de « viser » l’application facilement. Les mouvements de glissade du doigt sur l’écran sont amples sur un écran de smartphone. Sur un écran de la taille d’un timbre poste, une pression sur l’écran couvre facilement 50% voire plus de la surface totale. Il devient compliqué de « viser » un élément. Les erreurs sont plus nombreuses, et cela devient très vite agaçant. Multipliez encore les erreurs avec les mouvements lorsque l’on fait du sport…

Incompatible avec l’eau

Peu importe la montre que j’utilise à un instant T, je la porte quasiment 24h/24. Seul la recharge ou quelques photos pour les tests me font l’enlever. Ainsi, lorsque j’utilise une montre à écran tactile, je constate systématiquement des comportements erratiques sous la douche ou même dans certains cas sous la pluie. Et cela devient véritablement épique en natation… Des actions sont effectuées aléatoirement sur la montre.

La bonne vieille interface à boutons

Dès lors, si on vient à parler de contrôle de la montre, qu’il s’agisse d’une Forerunner 205 de 2002 ou d’une Forerunner 945 de dernière génération, rien n’a vraiment changé: on utilise des boutons. C’est quasiment le seul élément qui n’a pas subi d’évolutions majeures. Tout le reste (écran, matériaux du boitier, capteurs, électronique, batterie, connectivité, bracelets…) a évolué au cours des ans et des modèles. Oui, le nombre de boutons, leur intégration et leur design a changé aussi. Mais pas leur utilisation.

Garmin, Polar et Suunto, les trois piliers de la montre cardio GPS, n’ont jamais proposé autre chose que des boutons ou un écran tactile sur leurs montres. Mais cela ne signifie pas qu’ailleurs, des innovations ne sont pas en cours!

Quelles innovations aujourd’hui ?

Les boutons et le tactile ne sont pas à jeter pour autant. Ils doivent simplement être pensés comme faisant partie d’un ensemble. On retrouve bien cette philosophie dans la Vantage V de Polar par exemple: l’écran tactile n’est là que pour compléter l’ergonomie hors enregistrement sportif, mais toutes les opérations de la montres peuvent être réalisées à l’aide des boutons. Jusque là, les montres à écran tactile (Vivoactive de Garmin ou Spartan Ultra de Suunto par exemple) misaient sur l’utilisation exclusive de contrôles tactiles pour certaines opérations: un désastre en utilisation sportive.

Apple a lancé avec la première Apple Watch une ergonomie intéressante en associant l’écran tactile à une couronne rotative cliquable. Elle permet donc 3 actions distinctes: monter, descendre ou cliquer.

Coros a repris et développé ce type d’ergonomie sur ses montres, aboutissant à l’un des systèmes à mon avis les plus efficaces aujourd’hui. C’est particulièrement le cas sur la Vertix qui est un exemple du genre: la couronne rotative remplace à elle seule trois boutons (haut, bas et valider). Le pilotage de la montre est intuitif et très vite appréhendé (bien plus vite qu’une fenix 5 par comparaison, pour un utilisateur n’ayant jamais opéré ni une Coros, ni une Garmin).

Lorsqu’on opère la montre avec des gants par exemple, cette ergonomie s’avère très efficace par rapport aux boutons traditionnels ou au tactile.

Quelle ergonomie pour les montres à l’avenir ?

Lorsque je constate l’évolution des performances des assistants vocaux, et leur intégration de plus en plus performante dans de nombreux milieux spécifiques (cuisine, voiture, bureau…), je ne peux m’empêcher de voir à l’avenir des wearables qui seront aussi pilotés à la voix. Plutôt que de s’user les doigts et les yeux sur une fenix 5 Plus à demander de la navigation vers une adresse donnée, ne serait-il pas plus simple de demander au « Garmin Assistant » intégré de naviguer vers cette adresse par une simple commande vocale? Plutôt que de faire défiler d’innombrables pages de données sur son compteur vélo, simplement demander vocalement d’afficher la donnée de TSS du dernier circuit?

Comme pour le tactile, le contrôle vocal devra être intégré intelligemment dans les wearables de sport. Et il ne devra pas être l’unique moyen pour piloter toute ou partie des fonctions de la montre. Mais intelligemment associé aux contrôles par boutons, et même tactiles pour certains contextes spécifiques (opération sur de la cartographie par exemple), cela pourrait vraiment changer la donne sur la manière dont on utilise nos montres…

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Tout le monde est différent, et tout le monde a des attentes différentes. Et c’est la raison pour laquelle on trouve une diversité de montres différentes sur le marché. Mais vous, que pensez-vous que doit être l’ergonomie idéale d’une montre de sport? Les commentaires sont ouverts à la discussion!

5 commentaires

  1. Pour ma part, je ne supporte pas les commandes vocales, je trouve ça complètement ridicule! Je n’ai pas d’autre choix que de les utiliser en voiture, mais c’est très énervant. Si tout le monde dort dans la voiture, vous en réveillez quelques-uns, sans compter le comportement complètement imbécile de l’assistant quand on veut écouter un album précis. Il faut s’y prendre à plusieurs reprises et le bazar est même pas assez intelligent pour prévoir une lecture en boucle par défaut (ce que le système fait très bien par contre si vous sélectionnez un album récemment écouté via les commandes tactiles!), Donc rebelote, on repasse par l’assistant, on dérange tout le monde, etc etc.

    Donc j’en veux encore moins de ce truc sur une montre, j’ai autre chose à faire que de lui parler et de perdre mon temps à répéter.

    Je ne suis pas non plus super fan du tactile, même sur un GPS de vélo, c’est parfois erratique, mais passe encore!

    1. C’est vrai que je me vois mal ‘parler’ à ma montre pendant un Marathon mais recevoir directement quelques informations (programmées auparavant) comme la vitesse instantanée et moyenne ..dans les oreillettes pourquoi pas…

  2. Concernant l’écran tactile, c’est effectivement quelque chose d’impossible à utiliser ou presque.
    J’ai une Vivoactive 3 et en course à pied c’est pas évident de l’utiliser car glisser verticalement permet de changer la page et glisser horizontalement permet de passer à la montre/au widgets. Le problème est que pendant l’effort on a tendance à glisser son doigt le long d’une diagonale. Bref, on n’est pas très précis avec la gestuelle de commande.

    C’est encore pire avec les sports nécessitant l’utilisation des mains. Pour l’aviron, manipuler la montre pendant l’effort est impossible. Déjà avec des boutons c’est compliqué mais alors avec la gestuelle sur l’écran, c’est totalement impossible. La solution est de se limiter à un écran avec des données pertinentes.

    Je pense que l’ergonomie n’est pas qu’une histoire de boutons, de commandes vocales ou de touch screen.
    Le vrai problème est que ces montres sont faites par des gens qui ne pratiquent souvent pas le sport et ne se posent pas la question de ce qui doit être affiché ou non.

    Si je prends le cas de l’aviron ou du rameur en salle, on a un superbe exemple. Beaucoup de rameurs cherchent à garder un rythme de fréquences de coups de rames. Les montres garmin sont capables de les calculer mais:
    1) La donnée est un entier. Or il y a une très grande différence entre une cadence de 19 et 20 coups de rames par minutes.
    2) Il est possible de créer des alarmes de cadence mais avec un incrément de 5. Et là encore, ne pouvoir mettre une alarme de cadence avec un pas de 5 est équivalent pour la course à pieds à ne pouvoir les définir qu’avec un pas de 30-40. Ca n’a aucun intérêt.

    Je pense que la première chose serait que pour les activités sportives supportées par les montres il y ait une évaluation de la part des athlètes concernés et de clubs pour savoir si ce qui est proposé est utilisable ou non.

    Ensuite ces montres manquent de flexibilité en ce qui concerne la configuration. Garmin propose une liste de pages avec des champs dont on peut configurer la valeur. Si l’on prend la course à pieds, les données que je veux voir pendant la course, pendant une pause où à la fin de l’activité ne sont pas les mêmes.
    De même, en cas d’un entraînement par intervalle, selon que je suis dans l’intervalle d’effort important ou l’intervalle tranquille, je ne suis pas forcément intéressé par les mêmes données. Et là encore, impossible de configurer des affichages différents pour chaque phase, on est obligé de jouer avec des boutons pour passer d’une page à l’autre.

    Enfin, j’aimerais aussi afficher des informations avec des tailles différentes, avoir des couleurs de fond qui changent en fonction de critères que je définis etc…

    Bref, pour moi, l’ergonomie de la montre du futur c’est ne plus avoir besoin de boutons, d’écran tactile ou d’autre commandes. C’est préconfigurer la montre et n’utiliser la commande que dans le cas où j’ai mal configuré ou que je ne peux pas faire autrement.

  3. Un truc qui était génial sur la polar V800 et qui me manque sur la garmin 935 : Le fait de changer d’écran directement en tapotant dessus.

  4. L’évolution ira je l’espère vers plus d’autonomie tout en gardant un profil type Polar Ignite (sauf la partie tactile), une des seules que l’on peut porter dans la vie de tous les jours car elle n’est pas exagérément épaisse, en fait elle est parfaite à ce niveau là.

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